«Le bolsonarisme peut faire la fête», écrivait lundi matin Miriam Leitão, l’analyste politique vedette du quotidien O Globo et de la télévision du même groupe. Les partisans du président sortant ont certes triomphé dans les autres scrutins de dimanche : au Sénat, au Congrès et pour les postes de gouverneurs régionaux. Pour la course à la présidence, Jair Bolsonaro limite la casse avec 43 % des suffrages, là où les récents sondages ne le voyaient pas dépasser 36 %. Avec 48,5 %, Lula voit s’effacer son rêve d’une élection dès le premier tour. Et l’ancien syndicaliste se retrouve dans la même position qu’en novembre 1989, pour la première présidentielle après la fin de la longue dictature militaire (1964-1985). Il avait alors perdu de peu, face au centriste Collor de Mello : 53 % contre 47 %. Pour le second tour du 29 octobre, le fondateur du Parti des travailleurs (PT) part avec une légère avance, face à un rival d’extrême droite requinqué et dont la remontée n’a rien d’impossible.
Oui, Lula peut l’emporter
Avec plus de 57 millions de suffrages, Lula frôle l’élection dès le premier tour. Il a un avantage de 5,2 millions de voix par rapport à son rival, un matelas appréciable. La faiblesse des scores des neuf autres candidats simplifie l’arithmétique électorale. Lula devrait engranger l’essentiel des voix (3,6 millions) recueillies par son ancien ministre, le social-démocrate Ciro Gomes. Même si, par inimitié pour le PT, l’homme ne donne pas de consigne de vote, comme en 2018 où il avait re