Bien avant l’annonce de la démission du Premier ministre libéral Justin Trudeau, début janvier, Pierre Poilievre, le chef de file de l’opposition conservatrice au Canada, était donné comme son successeur quasi-certain. Usés par près de dix ans de gestion et des querelles internes, les libéraux allaient passer la main. Sauf accident. Mais l’accident s’est produit : il a pour nom Donald Trump.
Quand le candidat à la Maison-Blanche affirmait pendant sa campagne que le Canada devait renoncer à son indépendance pour devenir le 51e Etat de l’Union, ses voisins du nord se sont amusés de cette rodomontade digne du père Ubu, et n’y ont vu qu’une lubie parmi d’autres. Une fois investi, Trump est reparti à la charge, sur un ton de plus en plus agressif, en assortissant sa menace de sanctions bien réelles : des droits de douane exorbitants qui, s’ils étaient tous appliqués, étrangleraient l’économie can