Bombe à hydrogène et autres armes de l’arsenal nucléaire américain ont été testées près d’un millier de fois au siècle dernier. Ces essais menés par les autorités n’ont pris fin qu’en 1992, après des incidents ayant choqué l’opinion publique. Mais après trois décennies d’interruption, Donald Trump a ordonné à son ministère de la Défense de se remettre à «tester» les armes nucléaires des Etats-Unis, avant une rencontre très attendue jeudi 30 octobre avec son homologue chinois Xi Jinping en Corée du Sud. Cette annonce, où il fait directement référence à la Russie et la Chine, survient également après que le président russe, Vladimir Poutine, l’a défié avec un test d’un drone sous-marin à capacité nucléaire.
«En raison des programmes d’essais menés par d’autres pays, j’ai demandé au ministère de la Guerre de commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d’égalité. Ce processus commencera immédiatement», a déclaré le président américain sur son réseau Truth Social. «Les Etats-Unis possèdent plus d’armes nucléaires que tout autre pays, s’est-il réjoui. La Russie arrive en deuxième position et la Chine loin derrière en troisième, mais elle rattrapera son retard d’ici cinq ans.»
Après l’annonce de Donald Trump, son vice-président JD Vance a affirmé jeudi que tester l’arsenal nucléaire américain était nécessaire «pour s’assurer qu’il était en état de marche et fonctionnait bien». «Pour être clair, nous savons qu’il fonctionne correctement, mais vous devez veiller à cela au fil du temps», a-t-il ajouté devant la presse à la Maison Blanche.
Des essais menés par le Kremlin
Dimanche, le président russe s’était félicité de l’essai final réussi du missile de croisière à propulsion nucléaire Bourevestnik, d’«une portée illimitée» et capable de tenir en échec, selon lui, quasiment tous les systèmes d’interception. «C’est inapproprié», avait réagi Donald Trump, appelant Vladimir Poutine à plutôt «mettre fin à la guerre en Ukraine». Mais le dirigeant russe n’a pas tenu compte de ces reproches.
«Hier, nous avons effectué encore un essai, d’un autre système prometteur – un drone sous-marin Poséidon», a déclaré Vladimir Poutine, lors d’une visite d’un hôpital militaire diffusée mercredi à la télévision publique russe. Le drone Poséidon, selon Moscou, est à propulsion nucléaire et peut également transporter des charges atomiques. «Aucun autre appareil dans le monde n’est égal à celui-là par sa vitesse et la profondeur» à laquelle il opère, a assuré le maître du Kremlin, en affirmant qu’il n’existait «aucun moyen de l’intercepter».
Guerre en Ukraine
Washington et Moscou restent liés par le traité de désarmement New Start, qui limite chaque partie à 1 550 ogives stratégiques offensives déployées et prévoit un mécanisme de vérifications, mais celles-ci sont interrompues depuis deux ans. Mais selon le dernier rapport annuel de l’Institut de recherche international pour la paix de Stockholm, les Russes affichent 5 489 ogives nucléaires contre 5 177 pour les Américains et 600 pour les Chinois.
L’annonce de Donald Trump a été fraîchement accueillie à Pékin, où un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a dit espérer «que les Etats-Unis respecteront sérieusement les obligations du traité d’interdiction complète des essais nucléaires et l’engagement à interdire les essais nucléaires, et qu’ils prendront des mesures concrètes pour préserver le système mondial de non-prolifération nucléaire».
Mise à jour à 21h22 avec les déclarations de JD Vance