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Libération
Reportage

«Ce serait une folie» : dans les maquiladoras du Mexique, la guerre commerciale de Trump dans tous les esprits

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Les droits de douane contre le Mexique, le Canada et la Chine doivent entrer en vigueur ce mardi 4 mars. Une bataille commerciale insensée et à haut risque pour les usines du nord du Mexique, exclusivement tournées vers le marché américain.
Les usines situées à la frontière mexicaine avec les Etats-Unis, comme celle de la marque Aspen (ici le 13 février), devraient subir les effets de l'imposition de droits de douane. (Felix Marquez/Libération)
par Diego Calmard, envoyé spécial à Tijuana (Mexique)
publié le 3 mars 2025 à 18h33

Une centaine de gilets vert émeraude est à l’œuvre, chacun à son atelier. Le martèlement des machines à coudre résonne en écho sous l’énorme entrepôt de Aspen Medical Products, une entreprise de fabrication de matériel de santé pour la colonne vertébrale. Le regard concentré, une femme découpe des minerves pour le cou ; dans une autre section, d’autres terminent des ceintures lombaires et des attelles. «Nous, notre fort, c’est la rapidité de livraison, lâche Mario Gracia, responsable de la manutention dans cette usine de Tijuana. S’il commande depuis la Chine, le client américain doit attendre que le matériel arrive par avion et ça prend au moins une semaine. Alors que nous, on peut le faire en vingt-quatre heures.»

Après avoir été repoussés d’un mois par Washington, les droits de douane de 25 % imposés par les Etats-Unis sur les importations mexicaines et canadiennes doivent entrer en vigueur, mardi 4 mars. La semaine dernière, des cadres des ministères mexicains de l’Economie et du Budget se sont rendus à Washington pour continuer à négocier avec l’administration