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Libération
Etats-Unis

«C’est à couper le souffle» : Joe Biden fustige Donald Trump dans son premier discours d’ancien président

Près de trois mois après avoir quitté la Maison Blanche, le démocrate de 82 ans a vivement dénoncé mardi 15 avril l’action du républicain depuis son retour au pouvoir.
Joe Biden, le 15 avril à Chicago. (Scott Olson/Getty Images. AFP)
publié le 16 avril 2025 à 7h34

«Tant de destructions.» Joe Biden s’est livré mardi 15 avril à une attaque en règle de son successeur, Donald Trump, dans son premier discours public depuis qu’il a quitté la Maison Blanche, le 20 janvier. «Voyez ce qui s’est passé : cela ne fait pas encore 100 jours et cette nouvelle administration a fait tant de dégâts et tant de destructions», a dénoncé l’ex-président. Accusé d’avoir tardé à céder la place l’an dernier à sa vice-présidente, Kamala Harris, dans la course à la Maison Blanche, donnant ainsi un avantage à son adversaire républicain, Joe Biden s’exprimait à Chicago à l’occasion d’une conférence consacrée à la «Sécurité sociale», le système de retraites américain.

«Tout cela est arrivé si vite, c’est à couper le souffle», a-t-il ajouté dans un discours de près d’une demi-heure parsemé de pointes d’humour. Mais aussi de quelques moments de flottement, quand Joe Biden a par exemple bafouillé sur certaines phrases ou peiné à arriver au bout d’anecdotes, conclues avant la fin par un «bref». Sur son réseau Truth Social, Donald Trump, souvent prompt à se moquer de son ancien adversaire à la présidentielle, a republié l’extrait de l’une de ces tirades inachevées, sans ajouter de commentaire à l’écrit.

«A coups de hache»

Joe Biden, 82 ans, a accusé l’administration Trump de s’en prendre à l’agence fédérale notamment chargée de distribuer les retraites publiques ou les pensions d’invalidité à 68 millions de bénéficiaires. «Ils attaquent la Sécurité sociale à coups de hache, licenciant 7 000 fonctionnaires, y compris les plus chevronnés. Ils s’apprêtent à en pousser des milliers d’autres vers la porte», a dénoncé l’ancien chef d’Etat.

«Pourquoi veulent-ils la dévaliser ? C’est pour offrir d’énormes baisses d’impôts aux milliardaires», a martelé l’ancien président démocrate «La Sécurité sociale mérite d’être protégée pour le bien de la nation tout entière, a-t-il ajouté. Il ne s’agit pas seulement de pensions de retraite. Il s’agit d’honorer un lien de confiance fondamental entre l’Etat et le peuple.»

En février, l’administration Trump a nommé temporairement un «expert antifraude» à la tête de la Sécurité sociale. Elon Musk, chargé par Donald Trump d’une cure d’amaigrissement de l’Etat fédéral, affirme que de nombreuses fraudes minent le fonctionnement de la Sécurité sociale, avec notamment plusieurs millions de bénéficiaires âgés de plus de cent ans, sans avancer de données détaillées et publiques.