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Libération
Reportage

«C’est normal qu’on soit là pour lui» : adorateurs en masse et procureur convaincu à l’ouverture du procès sur la mort de Maradona

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Le personnel soignant de la légende argentine du football est accusé d’homicide. Les débats, qui ont débuté mardi 11 mars, devraient durer plusieurs mois. Les médecins risquent entre huit et vingt-cinq ans de prison.
Veronica Ojeda, l'ex-compagne de Diego Maradona, à son arrivée au tribunal dans la banlieue de Buenos Aires, mardi 11 mars. (Natacha Pisarenko/AP)
par Mathilde Guillaume, correspondante à Buenos Aires
publié le 12 mars 2025 à 11h40

«C’est pas trop mon quartier par ici, les gens me regardaient bizarre sur le chemin : moi, ma gueule cassée et mes baskets défoncées. Comme si j’allais les dépouiller. Mais pour Diego j’irai au bout du monde, et même jusqu’à San Isidro.» Juan Rodriguez éclate d’un grand rire sonore. Mardi 11 mars, à 4 heures du matin, il a quitté son quartier populaire de Laferrere, dans la banlieue sud de Buenos Aires, où il est, à 60 ans, entraîneur ad honorem d’une équipe de foot junior. Un train, deux bus et trois heures trente plus tard, il était parmi les premiers devant le tribunal de San Isidro, l’une des zones les plus chics du nord de la capitale argentine, aux maisons cossues et aux allées bordées d’arbres centenaires. Là pour réclamer «justice pour Diego», comme le clament plusieurs pancartes, soutenues par des admirateurs dont la plupart viennent de quartiers qui ressemblent à celui de Juan Rodriguez. «Diego c’est la famille, insiste-t-il. Ça a toujours été la voix et la visibilité des pauvres, alors c’est normal qu’on soit là pour lui.»

Si le procès a lieu ici, parmi les nantis, c’est que