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Fugitif

Chasse à l’homme aux Etats-Unis après l’assassinat du trumpiste Charlie Kirk

Le FBI assure avoir retrouvé l’arme et a diffusé ce jeudi 11 septembre au soir la photo d’un possible suspect du meurtre de l’influenceur républicain, la veille dans l’Utah.

Aux abord des lieux du crime, à Orem, dans l'Utah, ce jeudi 11 septembre. (Patrick T. Fallon/AFP)
Publié le 11/09/2025 à 16h59

Une chasse à l’homme est en cours ce jeudi 11 septembre pour retrouver le meurtrier du militant conservateur américain Charlie Kirk, fidèle allié de Donald Trump abattu la veille en plein débat public. Le porte-voix de la jeunesse Maga, 31 ans, a été tué d’une balle dans le cou alors qu’il participait à une réunion devant environ 3 000 personnes dans une université de l’Utah, dans l’ouest des Etats-Unis. Si les motivations du meurtrier sont pour l’heure inconnues, il s’agit d’un acte «ciblé» qui a choqué des Etats-Unis déjà déchirés par les crispations politiques, a dit le FBI, la police fédérale.

L’antenne du FBI à Salt Lake City, la capitale de l’Etat de l’Utah, a diffusé ce jeudi soir sur X la photo d’un possible suspect, un homme blanc portant une casquette, des lunettes de soleil et un t-shirt noir, qui semble grimper des marches. La police a affirmé plus tôt disposer de la vidéo d’un homme montant un escalier qui mène au toit d’où le coup de feu a été tiré.

Les autorités avaient annoncé dans la journée avoir retrouvé l’arme du crime. «Je peux vous dire que nous avons retrouvé ce que nous considérons comme l’arme utilisée hier. C’est un fusil puissant», a précisé Robert Bohls, le directeur de l’antenne locale du FBI, la police fédérale, assurant que les autorités «faisaient tout pour retrouver» le meurtrier. Deux personnes ont été interpellées avant d’être relâchées, selon la même source.

Le président Trump a mis en cause mercredi «la gauche radicale» pour le meurtre de celui qu’il a qualifié de «martyr de la vérité et de la liberté». «C’est un moment sombre pour l’Amérique», a-t-il estimé, avant d’annoncer qu’il remettrait «bientôt» à la victime la médaille présidentielle de la Liberté à titre posthume. Le vice-président JD Vance, attendu dans l’Utah jeudi pour rencontrer la famille de l’influenceur conservateur, a pour sa part rendu hommage à «un véritable ami». Le gouverneur républicain de l’Utah, Spencer Cox, a qualifié le meurtre d’«assassinat politique», rappelant que «la peine de mort [était] toujours en vigueur ici, dans l’Etat de l’Utah».

Drapeaux en berne

La violence politique semble s’intensifier aux Etats-Unis ces dernières années. Donald Trump a lui-même été victime de deux tentatives d’assassinat lors de la campagne électorale de 2024. Cette année, Melissa Hortman, élue démocrate au Parlement du Minnesota et son époux ont été tués par un auteur qui a aussi grièvement blessé un autre élu local. La maison du gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro, élu de confession juive, a été la cible d’un incendie.

Plusieurs figures trumpistes ont décrit Charlie Kirk en «martyr» tombé pour la défense des valeurs conservatrices et chrétiennes. Des dirigeants étrangers de tous bords ont également condamné ce meurtre, plusieurs le qualifiant de «politique». Le président Trump a ordonné la mise en berne des drapeaux américains en hommage à celui qui avait été un rouage important de sa dernière campagne présidentielle.

Armée de militants enthousiastes

A gauche, la candidate malheureuse à l’élection de 2024, Kamala Harris, a estimé que «la violence politique n’a [vait] pas de place en Amérique». L’ancien président Joe Biden a, lui, appelé à ce que ce type de violence «cesse immédiatement», à l’unisson d’autres figures de la gauche : Barack Obama, Bernie Sanders ou encore le gouverneur de Californie, Gavin Newsom.

Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, Charlie Kirk, père de deux enfants avait abandonné ses études pour se consacrer au militantisme. Il était à la tête d’un mouvement de jeunesse, Turning Point USA. Cofondée en 2012 par l’influenceur alors âgé de 18 ans, cette association est devenue en une décennie le plus gros groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis. Elle comprend une armée de militants enthousiastes, dont certains avaient été envoyés en bus à Washington à la manifestation du 6 janvier 2021 qui avait débouché sur l’invasion du Capitole.

Mise à jour : à 18 h 23, avec l’ajout de la diffusion par le FBI d’une photo d’un possible suspect.