Leur histoire avait tenu en haleine la Colombie et le monde entier pendant plusieurs semaines, donnant l’impression d’avoir été tout droit tirée d’un film hollywoodien. Les quatre enfants indigènes sauvés de la jungle amazonienne en Colombie mi-juin sont sortis de l’hôpital ce jeudi 13 juillet dans la soirée. Ils avaient passé 40 jours, seuls, au milieu de la forêt.
A lire aussi
Il aura fallu à Lesly (13 ans), Soleiny (9), Tien Noriel (5) et Cristin (1) un mois de soins dans un hôpital militaire, expliquait vendredi l’agence nationale de protection de l’enfance qui aura temporairement la garde des enfants. «Ils ont repris […] du poids, ils vont même très bien», a déclaré Astrid Caceres, directrice de l’Institut colombien de protection de la famille (ICBF), lors d’une conférence de presse.
Pas de conséquences physiques
Selon Astrid Caceres, il n’y a aucune conséquence physique de leurs 40 jours d’errance dans la jungle amazonienne, où ils se sont retrouvés après un accident d’avion dans lequel leur mère et deux autres adultes sont morts. Même Cristin, qui avait moins d’un an lorsque l’avion s’est écrasé le 1er mai, est «complètement rétablie en termes de développement physique».
Jusqu’à présent, seules les images du moment où un groupe d’indigènes les a trouvés parmi la végétation sont connues. La vidéo, filmée au téléphone portable, les montre hagards et terriblement amaigris. A l’hôpital, un traitement spécial leur a été administré et ils ont été nourris avec des préparations de l’ethnie Uitoto à laquelle ils appartiennent, telles que de la farine de manioc.
Querelle familiale
L’ICBF a indiqué qu’il conservera la tutelle de la fratrie pendant au moins six mois, car «une enquête plus approfondie est nécessaire sur la situation et l’environnement familial» des enfants. Après le sauvetage, une bataille a éclaté entre les grands-parents maternels et le père des deux plus jeunes enfants pour savoir qui en aura la garde. Selon une plainte du grand-père, l’homme faisait subir des violences à la mère.
En attendant, ils vivront avec d’autres enfants dans un refuge de l’ICBF, dont le lieu n’a pas été révélé. Astrid Caceres a seulement assuré qu’ils vivraient dans une zone rurale, où ils se sentiraient «à l’aise».
Le gouvernement colombien a jalousement protégé la fratrie de toute exposition médiatique. Le président Gustavo Petro a récemment annoncé la préparation d’un documentaire sur leur survie dans la jungle.