L’affaire avance à petits pas. «Aujourd’hui nous savons officiellement que l’enlèvement» du père du footballeur colombien Luis Díaz, attaquant du club anglais de Liverpool, «a été perpétré par une unité appartenant à l’ELN», la dernière guérilla encore active en Colombie, a déclaré ce jeudi 2 novembre le gouvernement.
Luis Manuel Díaz et son épouse, Cilenis Marulanda, qui a depuis été libérée, ont été enlevés le 28 octobre dans le nord-est de la Colombie. Selon des médias colombiens, les parents du joueur de foot de 26 ans se trouvaient dans une station-service de leur ville de Barrancas lorsque des hommes armés à moto s’en sont pris à eux. Luis Manuel Díaz était entraîneur, à titre bénévole, de la seule école de football de la commune, qui compte près de 38 000 habitants. D’après les autorités, les ravisseurs n’ont pour l’heure pas contacté la famille pour exiger de l’argent en échange de la libération du père de l’international colombien.
Demande de «libération immédiate»
D’importants moyens ont été déployés pour le retrouver et le gouvernement, qui mène actuellement des pourparlers de paix avec l’ELN, réclame sa «libération immédiate» et rappelle à la guérilla «qu’il est de son entière responsabilité de garantir sa vie». Le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) ont conclu début septembre à Caracas un quatrième cycle de négociations qui doivent se poursuivre à Mexico. Un cessez-le-feu bilatéral de six mois, décidé lors du dernier cycle de négociations qui s’est tenu à La Havane et supervisé par l’ONU, était entré en vigueur le 3 août.
Interview
Initié en 2017 à Cuba, le dialogue a été interrompu par le président conservateur Ivan Duque (2018-2022) après un attentat à la voiture piégée en juin 2019 contre une école de police qui avait fait 22 morts. Les négociations avec l’organisation armée de gauche la plus ancienne depuis le désarmement de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxiste), en 2017, ont repris en novembre 2022. L’objectif du président colombien de gauche, Gustavo Petro, mettre fin à six décennies de violences en menant des négociations de paix avec tous les groupes armés illégaux, dont également les groupes dissidents des Farc qui ont refusé de signer l’accord de paix.