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Referendum

Constitution: le Chili hésite à se jeter dans l’après-Pinochet

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Le texte élaboré par l’Assemblée constituante est soumis à referendum dimanche. Ses partisans défendent un projet qui représenterait un tournant majeur dans l’histoire du pays.
Les partisans du «oui» (Apruebo), ce jeudi 1er septembre à Santiago du Chili. (Cristóbal Olivares pour Liberation)
publié le 2 septembre 2022 à 20h52

Un petit livre mauve de 170 pages, flanqué d’un drapeau aux formes géométriques, ou sa version numérique disponible sous forme de QR code, tient tout un pays en haleine. Ce texte élaboré par 155 citoyens-contributeurs pourrait donner ce dimanche une nouvelle constitution au Chili, afin de remplacer celle d’Augusto Pinochet, édictée en 1980. Façonné durant un an, ce processus constituant découle du mouvement de révolte populaire et sociale né à l’automne 2019, et du référendum d’octobre 2020, où 78% des électeurs s’étaient prononcés en faveur d’une nouvelle charpente de l’exécutif.

A la veille de ce scrutin potentiellement historique, c’est pourtant le Rechazo («le rejet») qui mène dans les sondages (de 4 à 12 points d’avance), même si tous les instituts pointent une large part d’indécis (de 10 à 15%). Le camp du «non» constitue un attelage hétéroclite qui va de l’extrême droite au centre gauche et touche même une petite partie des socialistes et un grand nombre d’abstentionnistes traditionnels, puisque la participation au plébiscite de dimanche est obligatoire, sous peine d’amende. «Les partis de droite et d’extrême droite ont toujours défendu mordicus la Constitution de 1980 et considèrent qu’elle a été largement amendée, observe Emmanuelle Barozet, professeure à l’université du Chili, à Santiago. Cette droite avait des élus au sein du processus constitutionnel, mais elle freinait des quatre fers sur les sujets les plus progressistes. Après, il y a le ras-le