Quel discours Donald Trump pouvait-il bien avoir prévu de livrer samedi passé à Butler, en Pennsylvanie, avant que les tirs d’un aspirant tueur de président ne lui coupent la parole et un morceau d’oreille seulement quelques minutes après être monté sur scène ? A quiconque se poserait ingénument la question, l’ex-chef de l’Etat a fait la faveur de livrer la probable teneur de son allocution, en clôture de la convention du parti républicain à Milwaukee (Wisconsin), jeudi 18 juillet – sa première prise de parole en public depuis l’attentat duquel il a réchappé. Soit l’exacte même sauce recuite d’obsessions xénophobes et de prophéties populistes qu’il touille ad libitum, de meeting en meeting, depuis son entrée triomphale en politique en 2015. Officiellement investi ce jeudi, pour la troisième fois consécutive, comme le champion du camp conservateur dans la reconquête de la Maison Blanche, le miraculé Trump n’a vraiment pas changé.
Tout juste a-t-il altéré son ton, le temps du premier tiers d’un interminable discours d’investiture (le plus long de l’histoire des conventions nationales de partis aux Etats-Unis, et de loin), pour relater en détail, comme un film d’action qu’il narrerait depuis l’écran à une assistance pétrifiée dans un silence d’église,