De quoi relancer les critiques sur l’amateurisme des proches de Donald Trump. En pleine polémique sur la divulgation par accident d’informations militaires américaines à un journaliste, le magazine allemand Der Spiegel affirme ce jeudi 27 mars que les coordonnées privées de plusieurs de ces hauts responsables sont facilement accessibles sur internet. Il s’agit de ceux du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, de la cheffe du renseignement américain Tulsi Gabbard et du chef du Pentagone Pete Hegseth.
Le journal allemand explique avoir effectué des recherches lui ayant permis d’accéder à des numéros de téléphone portable, des adresses électroniques et, dans certains cas, des mots de passe. Le tout en utilisant seulement «des moteurs de recherche de personnes à but commercial ainsi que des données de clients piratées et publiées sur Internet».
Etats-Unis
Toujours selon le magazine allemand, la plupart de ces numéros et adresses e-mail sont apparemment encore utilisés par les personnes concernées et sont par exemple liés à des profils sur Instagram et LinkedIn. Ils ont été utilisés pour créer des comptes Dropbox, un service de stockage Cloud, et des profils dans des applications qui enregistrent des données de déplacement. Les numéros de Gabbard et Waltz seraient même directement liés à des comptes sur les services de messagerie WhatsApp et Signal.
Le Spiegel estime que des services secrets ennemis pourraient facilement pirater les communications des personnes concernées en infectant leurs appareils avec des logiciels espions. Il est même «envisageable» que des agents étrangers aient espionné lorsque Gabbard, Waltz et Hegseth ont échangé sur Signal à la mi-mars au sujet de l’attaque contre les Houthis - la fameuse fuite révélée par le journaliste de The Atlantic.
Interrogés par le média allemand, les trois responsables n’ont pas réagi à ce stade. Une porte-parole du Conseil de sécurité nationale a assuré que «les mots de passe et comptes mentionnés dans cette fuite rapportée ont été changés avant que conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz n’arrive au Congrès en 2019».
Profil ouvert sur une appli de paiement
De son côté, le média américain Wired a révélé mercredi soir une autre imprudence du même Mike Waltz. Selon le site spécialiste de la tech, le responsable avait laissé ouvert son profil sur l’application de paiement Venmo - un genre de Lydia. De quoi permettre aux curieux d’accéder à la liste de ses contacts personnels et professionnels, où figurent les noms de plus de 300 personnes, dont des membres du staff présidentiel et du conseil de sécurité nationale, ou encore d’élus, d’avocats et de juges. Wired écrit qu’après avoir contacté la Maison Blanche pour une réaction, Mike Waltz a fermé son profil sur l’appli.
Quelques heures plus tôt, le magazine The Atlantic publiait le plan d’attaque militaire contre les Houthis, récupéré après que leur rédacteur en chef a été invité par erreur dans une boucle de la messagerie cryptée Signal par Mike Waltz, dans laquelle se trouvaient plusieurs responsables sécuritaires américains ainsi que le vice-président JD Vance.