C’est Joe Biden lui-même qui l’a dit dans son coup de fil d’encouragement à la sélection de son pays : les Etats-Unis, de retour sur la scène mondiale du foot masculin après huit ans et demi d’absence, y font figure d’underdog – soit, dans notre meilleur français, «outsider». Mais le Président a invité ses champions à «surprendre» le monde entier. Et probablement ses compatriotes avec, car c’est un fait que l’Amérique est généralement en peine de se passionner pour ces disciplines où elle n’aurait pas grand-chose à gagner. La fédération de soccer, comme on dit outre-Atlantique, mise cependant gros sur cette édition hivernale du tournoi, plus raccord avec l’horloge interne des amateurs de sports US – et soumise de fait à la concurrence plus rude qu’en été d’autres compétitions ultrapopulaires – pour attiser enthousiasme et dynamique autour du parcours des siens. Car, à double titre, il s’agit de préparer l’avenir.
En effet, si la sélection devait performer au-delà des pronostics (les bookmakers la créditent d’une cote de 150 contre 1) dans le sillage d’un début de compétition plutôt séduisant, ses promesses seraient là pour durer : le sélectionneur Gregg Berhalter a composé l’un des trois effectifs les plus juvéniles du tournoi, et ses atouts phares, les Christian Pulisic et Weston McKennie, 24 ans tous les deux, peuvent croire leurs meilleures années devant eux. Par ailleurs, et surtout, l’épopée qatarie est pensée comme une rampe de lancement vers