Une très vieille dame au corps si frêle sur son fauteuil roulant applaudit la victoire, le visage émerveillé au milieu d’une foule bleue et blanche qui l’entoure et l’encourage, aussi chahutante que tendre. Une vieille rengaine des années 70 : Muchachos («les gars»), réécrite par un prof de catéchisme et reprise par un groupe de chanteurs de bar-mitsvah, devient l’hymne du Mondial pour tout un pays. Des milliers de très jeunes filles autoproclamées sorcières pratiquent rituels et sortilèges pour protéger et encourager la Selección… Ce sont quelques images de ce Mondial, quelques émotions venant d’une nation vibrante pour laquelle le football est plus qu’une passion.
Cette Coupe du monde, ils le sentent, l’espèrent, le rêvent… c’est la leur. Depuis le début elle suit une courbe de narration parfaitement argentine : d’abord trop sûrs d’eux avant la défaite comme une claque contre l’Arabie saoudite, puis l’agonie de matchs asphyxiants comme celui