C’est une décision inédite depuis sept ans au Salvador, Etat dont la législation en matière d’avortement compte parmi les plus dures au monde : le 9 mai, Esme (1) a été condamnée à trente ans de prison après avoir perdu son fœtus. Cette sentence, qui tranche avec les promesses féministes du président Nayib Bukele, élu en 2019, est un «coup très dur» pour les droits des femmes de ce pays d’Amérique centrale, explique la militante Morena Herrera, présidente du Collectif citoyen pour la dépénalisation de l’avortement. Qui s’indigne des pressions exercées dans toute la région par des groupes catholiques et évangéliques décidés à faire de l’Amérique centrale «une référence mondiale de la manière dont les femmes devraient être traitées».
Comment avez-vous réagi quand vous avez appris qu’Esme avait été condamnée à trente ans de prison pour une fausse couche ?
Ç’a été un coup très dur. Nous, les organisations féministes et citoyennes pour la dépénalisation de l’avortement, avons travaillé et lutté pendant des années pour sortir de prison les femmes incarcérées en raison d’urgences obstétricales. Nous avons déjà obtenu la liberté de 64 femmes. Quatr