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Crise post-réélection de Maduro : le Venezuela annonce avoir libéré 225 prisonniers, une ONG n’en recense que 131

Le parquet a annoncé samedi 16 novembre la libération de 225 sur les plus de 2 000 personnes arrêtées lors des troubles qui ont suivi la réélection contestée du président Maduro fin juillet. Une ONG a recensé 131 libérations seulement.
La libération samedi 16 novembre de personnes arrêtées lors des mobilisations contre la réélection du président vénézuélien, Nicolás Maduro. (Federico Parra/AFP)
publié le 17 novembre 2024 à 11h34
(mis à jour le 17 novembre 2024 à 20h23)

Une première étape. Un total de 225 personnes sur les quelque 2 400 officiellement arrêtées après la réélection contestée fin juillet du président vénézuélien, Nicolás Maduro, ont été libérées samedi 16 novembre, a annoncé le parquet. De son côté, l’ONG Foro Penal a recensé ce dimanche matin seulement 131 libérations.

Entre vendredi et samedi, «225 mesures de liberté ont été accordées […] à des personnes poursuivies pour les actes de violence survenus après les élections du 28 juillet», a déclaré le bureau du procureur dans un communiqué, sans préciser quels cas avaient été réexaminés.

28 morts et 200 blessés

Le parquet avait promis vendredi le réexamen de 225 dossiers parmi les plus de 2 000 arrêtées lors des troubles qui ont suivi la proclamation de la victoire de Maduro par le Conseil national électoral, considéré aux ordres du pouvoir. L’opposition crie toujours à la fraude et revendique la victoire de son candidat, Edmundo González Urrutia. Les Etats-Unis, l’Europe et de nombreux pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la deuxième réélection de Maduro. Le bilan des violences post-électorales s’établit à 28 morts et près de 200 blessés, selon le procureur général Tarek William Saab.

Depuis la réélection contestée de Maduro, Urrutia s’est réfugié en Espagne et la cheffe de l’opposition, Maria Corina Machado, vit dans la clandestinité. «L’amour et le courage de leurs familles, ainsi que le travail rigoureux des défenseurs des droits de l’homme […] ont permis leur libération. Ils méritent tous une liberté totale et de ne pas rester à la merci de ces juges de la terreur», a réagi sur X Machado samedi 16 novembre.

«Conditions inhumaines»

«S’il y a des cas à rectifier et à réexaminer, c’est aussi pour que justice soit faite […] au cas où il y aurait eu une sorte d’erreur de procédure», avait déclaré le président Maduro lundi 11 novembre, indiquant que la justice vénézuélienne allait examiner de nouveaux dossiers.

Des centaines de familles ont organisé ces dernières semaines des manifestations pour demander la libération de leurs proches. L’opposition dénonce régulièrement les conditions «inhumaines» de détention des personnes arrêtées. Jeudi 14 novembre, un militant de l’opposition est mort en prison. La veille, sa famille avait dénoncé le mauvais état de l’une de ses jambes, nécrosée.

L’ONG Foro Penal a fustigé jeudi une «crise répressive» au Venezuela «avec ce chiffre énorme de 1 976 prisonniers politiques», contre 305 avant la présidentielle du 28 juillet. «Nous parlons du plus grand nombre de prisonniers politiques du XXIe siècle, du plus grand nombre de prisonniers politiques de tout le continent américain.»

Mis à jour à 20 h 23 avec les libérations de 131 détenus seulement, selon l’ONG Foro Penal.