C’est une réalité sociale de plus en plus difficile à camoufler. L’île de Cuba est aujourd’hui touchée par une inflation persistante, des ressources alimentaires limitées, et remuée par plusieurs années d’exode des populations qui fuient le marasme économique et la détérioration des conditions de vie de l’île. Pourtant, lundi 14 juillet, Marta Elena Feito Cabrera, la ministre cubaine du Travail et de la Sécurité sociale, a soutenu devant une commission parlementaire qu’il n’existait pas de «mendiants» sur l’île, mais seulement des personnes «déguisées en mendiants». Un discours qui réduisait la mendicité visible dans le pays à un phénomène inventé, et n’hésitait pas à définir le travail précaire comme un mode de vie paresseux adopté par certains pour éviter un emploi formel ou payer des impôts. «Nous voyons des personnes qui semblent être des mendiants, mais quand on regarde leurs mains, quand on regarde leurs vêtements, on se rend compte qu’elles sont déguisées en mendiants», a-t-elle déclaré.
Ces affirmations – qui contredisent non seulement les statistiques officielles du pays, mais aussi la réalité visible dans les rues