Le 8 janvier, le ministre de l’Economie cubain, Alejandro Gil, en poste depuis 2018, annonçait un plan draconien d‘austérité, dont la mesure phare était une hausse de 528 % du prix du carburant. Le litre d’essence ordinaire à la pompe devait passer, le 1er février, de 25 pesos cubains (19 centimes d’euro) à 132 pesos (1,02 euro). La semaine dernière, rétropédalage et remaniement : mercredi 1er février, la hausse est repoussée sine die et, deux jours plus tard, Alejandro Gil est relevé de ses fonctions, en même temps que les titulaires des portefeuilles de l’Industrie alimentaire et des Sciences.
Le limogeage semble relever du réflexe «tuer le messager» : dans la Grèce antique, un porteur de mauvaise nouvelle était rendu responsable de ce qu’il annonçait et finissait sacrifié. On trouve des références à cette pratique plus que discutable dans les grands classiques : Sophocle, Shakespeare, Star Trek. En France, on utilise le concept de lampiste. Et à Cuba, les ministres ne sont pas autre chose que des messagers ou des lampistes : ils se contentent de rendre publiques et d’assumer les décisions prises par le Comité central du Parti communiste, le seul parti autorisé.
Reportage
«Un virus informatique provenant de l’étranger»
Alejandro Gil, 64 ans, est remplacé par l’actuel président de la Banque centrale, Joaquín Alonso Vázquez, 60 ans. Le prétexte donné pour le report de l’au