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Libération
Reportage

Dans le Michigan, Donald Trump drague la classe ouvrière et enjambe la primaire

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Élections américaines de 2024dossier
En pleine grève automobile, l’ex-président s’est rendu mercredi 27 septembre dans le Michigan, crucial pour la présidentielle 2024. Pourfendeur des syndicats, il a vivement critiqué Joe Biden, venu la veille apporter son soutien aux ouvriers grévistes.
Donald Trump à Clinton Township dans le Michigan, le mercredi 27 septembre. (Rebecca Cook/Reuters)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 28 septembre 2023 à 12h04

Voilà deux heures que le petit avion tournicote inlassablement dans le ciel au-dessus des têtes coiffées d’écarlate qui, peu à peu, se massent sur les pelouses d’une rue sans qualité de Clinton Township, banlieue lointaine et aisée de Detroit. «Trump nous a vendus», clame en lettres capitales la bannière qui flotte à la traîne de l’engin, frappée aussi de l’adresse TrumpHatesWorkers.com («Trump-déteste-les ouvriers.com»). Au sol, plutôt que de lever le nez, on préfère bien sûr loucher sous les casquettes et faire mine de n’en rien voir, alors que l’ex-président est attendu ici pour discourir en comité restreint dans un atelier de pièces détachées automobiles.

Officiellement, il vient à la rencontre des valeureux acteurs d’une grève historique qui frappe depuis mi-septembre les trois grands constructeurs de voitures de la région (Ford, General Motors, Stellantis), tout comme son rival Joe Biden s’est rendu la veille sur un piquet de grève à une soixantaine de kilomètres de là. Le mouvement social jouit pour l’heure d’une insolente popularité (près de 75 % des Américains le soutiennent selon un récent sondage, soit à peu près autant que les cotes d’adhésion de Biden et Trump réunis), et l’électorat ouvrier apparaît plus que jamais faiseur de roi dans cet Etat-bascule du Michigan, qui