Devant le petit parking, deux vigiles contrôlent l’entrée : «Ah, si c’est pour voir Poppy, vous pouvez entrer.» Le modeste bâtiment anonyme du centre-ville de Houston, la plus grande ville du Texas, abrite une clinique. Tous les samedis, elle est assiégée par des groupes anti-IVG. Les militantes de la NOW, l’organisation nationale des femmes, sont à chaque fois présentes pour escorter et protéger les jeunes femmes venues avorter.
Assise sur le banc devant la clinique, Frances «Poppy» Northcutt est ici une célébrité. A l’origine de cette idée d’escortes devant les cliniques, elle est surtout de ces pionnières qui luttent pour l’égalité des droits depuis les années 70. Au temps où Houston était au cœur de la bataille – perdue – pour inscrire l’égalité des sexes dans la Constitution américaine. Elle préside aujourd’hui la NOW au Texas, où la loi la plus restrictive en matière d’avortement vient d’être adoptée par le Sénat : «Cette loi qu’ils appellent loi «battement de cœur» est choquante. C’est une attaque frontale contre toutes les féministes et les pro-avortement du pays.»
«La porte ouverte à des poursuites sans fin»
Une jeune femme, tête baissée, sort du bâtiment. La Houston Women’s Clinic a l’air toute petite mais elle pratique le plus grand nombre d’IVG de tout le Texas, voire des Etats-Unis. Cette institution indép