Au lendemain de la victoire de Gabriel Boric à l’élection présidentielle chilienne du 19 décembre, les allusions à celle de Salvador Allende en 1970 ont fusé. Mais une telle comparaison avec la figure socialiste renversée en 1973 par le coup d’Etat d’Augusto Pinochet est-elle véritablement fondée ? Car, si à 35 ans, le plus jeune président élu de l’histoire du Chili est souvent présenté comme issu de la gauche radicale, la politique qu’il mènera à partir de sa prise de fonction en mars 2022 devrait être bien plus ancrée au centre-gauche, d’autant qu’à l’issue des législatives de novembre, il ne détient pas la majorité au parlement, sa coalition ne disposant que de 37 sièges sur 155.
Pour El Economista, cela ne fait aucun doute. «Boric sera à gauche de la Concertation» titre le journal argentin, faisant référence à la coalition centriste qui a gouverné le pays pendant vingt ans à la fin de la dictature militaire en 1990. Puis il s’interroge : «Cependant, on ne sait pas encore à quel point il sera proche de Salvador Allende.» Pour Franck Gaudichaud, politologue spécialiste du Chili, il tend davantage à s’en éloigner : «Gabriel Boric