Revogaço, ou «révocation en bloc». C’est le mot en vogue au Brésil. La gauche en rêve : en entrant au palais du Planalto, Lula da Silva abrogerait d’un coup de stylo l’héritage politique néfaste de Jair Bolsonaro, à la manière d’un Joe Biden qui, dès son arrivée à la Maison Blanche, avait annulé une série de décrets de l’ère Trump. Sauf qu’effacer quatre années de gouvernance d’extrême droite prendra en réalité du temps et de l’énergie au nouveau président qui a prêté serment dimanche à Brasília.
L’héritage de Bolsonaro est «socialement pervers et politiquement antidémocratique», affirme le rapport du cabinet de transition qui a dressé un état des lieux du pays pour le nouveau gouvernement. Ce document suggère l’abrogation pure et simple ou la révision d’une série de mesures dans des domaines aussi divers que l’armement des civils ou l’environnement, en passant par la fin de la «classification indue de documents d’accès public». Il préconise également de revenir sur des réglementations «contraires à l’équité raciale et aux droits de l’enfance et de la jeunesse», «préjudiciables aux droits économiques et sociaux», ou encore «limitant la participation de la société civile» aux prises de décision politiques.
Priorité : limiter les armes et la dégradation de l’environnement
«Bolsonaro laisse derrière lui un Etat en lambeaux, résume la journaliste et ancien