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Analyse

Discours devant le Congrès : déjà triomphaliste, Donald Trump met en scène sa reconquête personnelle

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Dans un discours-fleuve prononcé dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 mars, riche en règlements de comptes avec l’ère Biden, le président américain a célébré devant les élus américains la grandeur fracassante de la vision qui conduit son second mandat.
Donald Trump devant le Congrès réuni au Capitole pour écouter son discours, mardi 4 mars à Washington. (Mandel Ngan/AFP)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 5 mars 2025 à 10h00

Venu, costume sombre et mine défiante, vanter à la tribune du Capitole des Etats-Unis avoir accompli «déjà plus, en quarante-trois jours, que la plupart des administrations en quatre ou huit ans», Donald Trump aura à tout le moins réalisé mardi 4 mars un accomplissement incontestable : celui du plus long discours du genre dans l’histoire américaine – effaçant, avec près de cent minutes, un record détenu par Bill Clinton. Mais la substance essentiellement triomphaliste de cette première adresse solennelle au Congrès de son second mandat ne semble pas promise à laisser la même empreinte.

Si les effets d’annonce du président américain et ses relais avaient promis «grandeur», «rires», «larmes» et «de la télé immanquable», Trump n’aura fait aucune annonce fracassante et paru surtout livrer une énième déclinaison en habits victorieux des recettes essorées de ses discours de campagne, avec tout ce que ceux-ci charriaient de bravades autosatisfaites, provocations, promesses de rasage fiscal gratis, visions aussi grandioses qu’irréalistes (de l’équilibrage du budget fédéral à la conquête de Mars) et arrangements avec la vérité, débités en cascade afin de submerger les fact-checkers jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Le 47e président s’est présenté aux élus du Congrès comme le restaurateur d’une Amérique