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Immigration

Des élus américains au Salvador pour exiger la libération de Kilmar Abrego Garcia, expulsé par erreur

Ce père de famille de 29 ans est enfermé au Salvador, son pays d’origine, après avoir été envoyé de force par les autorités américaines en mars. L’administration Trump a reconnu une «erreur administrative» mais ne mène aucune action pour le rapatrier.
Kilmar Abrego Garcia est un père de famille de 29 ans, marié à une Américaine. Il a émigré aux Etats-Unis à l’adolescence pour fuir les gangs du Salvador. (Abrego Garcia Family/REUTERS)
publié le 22 avril 2025 à 10h27

Expulsé par erreur et empêché de revenir. Kilmar Abrego Garcia est détenu au Salvador après avoir y avoir été renvoyé de force depuis les Etats-Unis, en mars. Une délégation de parlementaires démocrates américains s’est rendu dans ce petit pays d’Amérique centrale lundi 21 avril pour réclamer son retour.

La semaine dernière, le sénateur démocrate Chris Van Hollen s’était déjà rendu au Salvador dans le même but et était parvenu à rencontrer Kilmar Abrego Garcia, expulsé des Etats-Unis avec 238 Vénézuéliens et 22 autres Salvadoriens. L’administration Trump les accuse d’être des criminels, sans en avoir fourni la preuve. Selon le New York Times, les bras droit du président américain ont accusé à plusieurs reprises Kilmar Abrego Garcia d’appartenir au gang MS-13, qu’ils qualifient d’organisation terroriste. Vendredi 18 avril, Donald Trump a brandi une photo de la main tatouée de Kilmar Abrego Garcia dans le Bureau ovale, arguant que ces tatouages prouvaient son appartenance à ce gang.

Arrêté devant son fils de 5 ans alors qu’il sortait d’un magasin dans le Maryland, dans le nord-est des Etats-Unis, où il réside, Kilmar Abrego Garcia est un père de famille de 29 ans, marié à une Américaine. Il a émigré aux Etats-Unis à l’adolescence pour fuir les gangs du Salvador. Pour les démocrates, son cas est emblématique des dérives de la politique antimigrants du gouvernement américain.

Pour compliquer l’histoire, la Maison Blanche a reconnu une «erreur administrative» le 1er avril à son sujet, tout en se déclarant incapable d’y remédier, faisant valoir que ce dernier était désormais sous la responsabilité des autorités du Salvador. La situation reste confuse, l’autoritaire président salvadorien, Nayib Bukele, ayant fait valoir dans un récent voyage à la Maison Blanche qu’il n’avait pas non plus «le pouvoir de le renvoyer vers les Etats-Unis».

«Aujourd’hui c’est lui, demain ce pourrait être n’importe qui»

«Je suis au Salvador pour braquer les projecteurs sur l’histoire de Kilmar et maintenir la pression sur Donald Trump afin d’assurer son retour en toute sécurité chez lui», a déclaré sur les réseaux sociaux Yassamin Ansari, représentante de l’Arizona. «Nous voulons nous assurer que Kilmar est encore en vie. Nous voulons nous assurer qu’il a accès à un avocat», a-t-elle ajouté, accompagnée des parlementaires Robert Garcia, Maxwell Frost et Maxine Dexter.

«Trump arrête, emprisonne et expulse illégalement des gens hors de toute procédure régulière», a également dénoncé sur X Maxwell Frost. Il a souligné que le gouvernement du président salvadorien Nayib Bukele avait rejeté une demande des parlementaires américains pour rendre visite à Kilmar Abrego Garcia. «Nous devons demander des comptes à l’administration pour ces actes illégaux et exiger la libération de Kilmar. Aujourd’hui c’est lui, demain ce pourrait être n’importe qui», a-t-il plaidé.

«Si nous refusons les droits constitutionnels de cet homme, cela menace les droits constitutionnels de tous les Américains», a aussi fustigé le sénateur Chris Van Hollen lors d’une apparition sur CNN dimanche 20 avril. Lors de sa première visite à Kilmar Abrego Garcia, celui-ci lui a expliqué qu’il avait d’abord été incarcéré au Centre de confinement pour le terrorisme, une méga-prison pour membres de gangs, mais qu’il avait ensuite été transféré dans une autre prison salvadorienne.