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Vu de Lima

Deuil national au Pérou en hommage à Mario Vargas Llosa : «Je suis très reconnaissante pour tout l’héritage qu’il nous laisse»

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Le pays se recueillait ce lundi 14 avril en souvenir de l’homme de lettres péruvien, mort dimanche. A Lima, les habitants saluaient sa mémoire.
Un kiosque à journaux de Lima, lundi 14 avril. (Martin Mejia/AP)
par Agathe Fourcade, correspondante à Lima
publié le 14 avril 2025 à 23h33

Au pied de l’appartement de Mario Vargas Llosa, dans le cossu quartier de Barranco à Lima, face à l’océan Pacifique, Marilyn, la soixantaine, interrompt un instant la promenade de son chien. Elle a fait un détour ce matin pour venir rendre un dernier hommage à Mario Vargas Llosa. Sur son téléphone, elle montre une photo d’elle posant fièrement aux côtés de l’écrivain. «Je suis originaire d’Arequipa, comme lui. Pour moi c’était un symbole de la littérature, un symbole de la défense de la démocratie. Je suis très triste car nous perdons un grand homme, mais en même temps je suis très reconnaissante pour tout l’héritage qu’il nous laisse.» Comme elle, ceux qui l’ont connu ou qui l’appréciaient sont venus lui faire un dernier adieu. A la porte de l’immeuble, la nuée de journalistes est tour à tour interrompue par la livraison d’immenses couronnes de fleurs, ou par l’entrée de parents et amis venus se recueillir.

Felipe, 90 ans, a lui aussi connu le prix Nobel de littérature, à l’époque où il n’était encore qu’un simple élève : «Ça me fait de la peine qu’il soit parti. On était ensemble au collège militaire Leoncio Prado. On était les deux paysans, moi aussi je viens d’Arequipa, alors on s’entendait bien», raconte le vieil homme, les yeux humides, avant de sourire de nouveau : «C’était déjà un bel homme à l’époque, il en avait de la chance.» Sa stature imposante, c’est aussi le souvenir que garde Daniel : «Je le croisais tous les matins. Il se baladait sur