«Forces armées, sauvez le Brésil !» Massée devant les grilles du commandement militaire du Sud-Est, à São Paulo, la petite foule scande inlassablement ce refrain. Plus de deux semaines après la défaite de Jair Bolsonaro face à Lula da Silva, le mouvement putschiste qui conteste le résultat de la présidentielle du 30 octobre et appelle l’armée à empêcher la prise de fonctions du leader de gauche, le 1er janvier, ne se dissipe pas. Il a même connu un regain d’affluence à la faveur du congé du 15 novembre, que beaucoup ont sacrifié pour grossir les sit-in qui se poursuivent devant les casernes dans plusieurs villes du pays et notamment la capitale, Brasilia.
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Les manifestants sont vêtus des couleurs nationales, devenues la tenue de combat de l’extrême droite. Les plus déterminés dorment sur place, dans des tentes de camping installées sur le trottoir. «Nous resterons ici le temps qu’il faudra, martèle un homme au visage buriné. Nous ne pouvons pas admettre qu’un repris de justice assume le pouvoir.» Une allusion aux condamnations, pour de supposés faits de corruption, qui avaient envoyé Lula