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Pionnière

Disparition de l’aviatrice Amelia Earhart : l’épave mythique de son bimoteur retrouvée plus de 80 ans après ?

L’un des mystères les plus intrigants de l’histoire de l’aviation pourrait toucher à sa fin : une entreprise d’exploration marine a publié ce lundi 29 janvier une image sonar de l’avion de l’Américaine, pionnière de sa discipline, disparue en 1937 dans le Pacifique sur la route d’un tour du monde.
Des images sonar publiées par Deep Sea Vision, qui affirme qu'il pourrait s'agir du Lockheed d'Amelia Earhart. (AP)
publié le 1er février 2024 à 11h13

Il y a d’abord eu la rumeur d’un crash de son avion sur les îles Marshall, dans l’océan Pacifique, avant qu’on la croie emprisonnée par le Japon. Puis la découverte sur le petit atoll de Nikumaroro, dans les Kiribati, par «le Groupe international pour la récupération des avions historiques», une organisation basée au Delaware, d’une pièce de métal, provenant supposément de son bimoteur Lockheed L-10 Electra. Mais aussi quelques petits os, peut-être ses doigts, et un «pot de pommade», qu’elle aurait utilisé pour cacher ses taches de rousseur. Une analyse médico-légale en 2018 d’ossements trouvés en 1940 sur la même île qui suggère qu’ils appartenaient à Amelia Earhart… Et cette nouvelle piste, qui reste à ce stade une piste, dans la longue quête pour résoudre les mystères liés au crash de la mythique aviatrice, en 1937.

Cette fois, c’est la société américaine Deep Sea Vision (DSV), qui a publié lundi 29 janvier une image sonar, affirmant qu’il s’agit très probablement du bimoteur de l’aviatrice américaine, pionnière de sa discipline. L’image a été captée après des recherches étendues dans une zone à l’ouest de l’île Howland, un récif inhabité perdu au milieu du Pacifique entre l’Australie et Hawaï.

L’histoire est la suivante. Amelia Earhart, en compagnie de son navigateur Fred Noonan, décolle le 20 mai 1937 d’Oakland, en Californie, afin d’effectuer un vol autour du monde, une entreprise alors jamais réalisée par une femme. Un pari audacieux, presque fou : elle veut accomplir la tâche d’ouest en est en survolant l’équateur, soit la distance la plus longue possible. Sa réputation la précède : cinq ans auparavant, elle était devenue la première femme à traverser l’Atlantique en solitaire, exploit retentissant.

Après avoir rallié l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Inde, Earhart et Noonan disparaissent le 2 juillet. Ils venaient de décoller de Lae, en Papouasie Nouvelle-Guinée, pour un vol éprouvant de 4 000 km, et devaient se réapprovisionner en carburant sur l’île Howland, mais n’y sont jamais parvenus. L’hypothèse prévalente considère qu’Earhart et Noonan ont connu une pénurie de carburant, les obligeant à abandonner l’avion près de l’île Howland. C’est cette piste que l’imagerie de DSV entend corroborer.

«Pas d’autres crashs connus dans la région»

Selon l’entreprise américaine, l’image floue captée par un robot sous-marin «révèle les contours qui correspondent [au modèle] unique à deux queues, et à l’envergure de son aéronef de légende».

«Il serait difficile de me convaincre qu’il s’agit d’autre chose que d’un avion, premièrement, et deuxièmement, qu’il ne s’agit pas de l’avion d’Amelia, a déclaré sur NBC le boss de DSV, Tony Romeo, un pilote et ancien officier du renseignement de l’armée de l’air américaine. Il n’y a pas d’autres crashs connus dans la région, et certainement pas de cette époque, avec ce type de design et la queue que l’on voit clairement sur l’image.»

Dans un communiqué, Romeo assure : «Nous avons toujours pensé qu’elle aurait tout fait pour tenter de faire amerrir l’avion en douceur, et la signature de l’avion que nous voyons sur l’image du sonar suggère que ce fut le cas.» L’entreprise dit avoir passé 90 jours à chercher 13 500 km² de plancher océanique. Et souhaite entretenir encore un peu le mystère, en tenant pour le moment le secret sur le lieu exact de cette découverte.