Après le Canada et le Mexique, la Chine et le Japon, l’heure de la hausse brutale des tarifs douaniers approche pour l’UE. Le président américain Donald Trump a annoncé ce mercredi, à l’occasion de la première réunion de son cabinet à la Maison Blanche, que les produits européens feront l’objet «prochainement» de 25 % de droits de douane.
«Nous avons pris la décision, et nous l’annoncerons prochainement, ce sera 25 %», a assuré le président américain Trump, soit le niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient également être taxés à partir de début avril. C’est particulièrement les importations automobiles qui devraient être touchées, a précisé le milliardaire, qui a répété ses griefs à l’encontre de l’UE, à qui il reproche par exemple de ne pas accepter «leurs voitures ou leurs produits agricoles».
Récit
«Nous sommes la corne d’abondance»
«Ils profitent de nous d’une manière différente» du Canada ou du Mexique, a développé le commandant en chef, répétant son calcul contesté du déficit commercial américain vis-à-vis de l’Europe, estimé à 300 milliards de dollars. Des données que la Commission européenne conteste, l’estimant au contraire à 150 milliards d’euros (157 milliards de dollars) sur les biens uniquement, mais seulement 50 milliards une fois pris en compte l’excédent commercial américain dans les services.
Vu du «WaPo»
«L’UE a été conçue pour emmerder les Etats-Unis. C’était l’objectif et ils y sont parvenus. Mais désormais je suis le président», a-t-il lancé. Les mesures de réciprocité qui pourraient en découler – les Vingt-Sept se sont déjà dit prêts à répliquer sur la question de l’acier – n’effraient pas le milliardaire : «Ils peuvent essayer de le faire, mais les effets ne seront jamais les mêmes, parce que nous pouvons partir. Nous sommes la corne d’abondance, ce que tout le monde veut et ils peuvent tenter des représailles, mais ça ne marchera pas.» Et d’insister : «Il suffit que nous n’achetions plus rien, et si c’est ce qui se produit, nous gagnons.»
Possibilité de sursis pour le Canada et le Mexique
Si le gros des annonces présidentielles concernait l’Union européenne, à qui Donald Trump a, sur un autre sujet, intimé d’apporter les garanties de sécurité chères à l’Ukraine, le point presse a été l’occasion de revenir sur les menaces de surtaxe douanière s’appliquant au Canada et au Mexique. Suspendues fin janvier, grâce à des concessions des deux pays, elles devraient finalement être effectives à compter du mois d’avril.
«Ceux liés à la question du fentanyl sont suspendus pour 30 jours et s’ils peuvent prouver au président qu’ils ont bien travaillé», la suspension pourrait être prolongée, a précisé le secrétaire au Commerce. Mais pour les autres sujets, «ce sera au 2 avril», a-t-il ajouté, sans préciser quels produits étaient concernés par quelle échéance. Il avait justifié ces mesures protectionnistes par le manque d’implication du Canada et du Mexique dans le trafic de fentanyl, un puissant opioïde qui provoque un crise sanitaire majeure aux États-Unis, mais n’avait jamais précisé que ces taxes pourraient être maintenus pour d’autres raisons.
Mise à jour avec la suite des déclarations de Donald Trump.