«La Russie doit se bouger», dixit Donald Trump. Le président américain a interpellé Poutine sur son réseau Truth Social ce vendredi 11 avril, déplorant que «trop de gens meurent, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée» en Ukraine. Une sortie intervenue au moment où le président russe rencontrait l’émissaire de Trump, Steve Witkoff, en visite en Russie.
La rencontre entre Poutine et Witkoff a débuté en fin d’après-midi ce vendredi. Sur son compte Telegram, la présidence russe a diffusé une vidéo montrant les deux hommes se serrant la main. Il s’agit de leur troisième entretien depuis février. «Poutine l’écoutera. La conversation se poursuivra sur divers aspects du règlement ukrainien. Il y a beaucoup d’aspects, la thématique est très complexe», assurait plus tôt dans la journée le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Entretien
Un rendez-vous qui ne suscite toutefois pas beaucoup d’espoir. Selon Peskov, le Kremlin ne s’attend pas à des «percées» diplomatiques au cours de cet échange. «Un processus de normalisation des relations et la recherche d’un terrain pour se diriger vers un règlement [du conflit en Ukraine] sont en cours», a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : «Un travail laborieux se poursuit. Naturellement, Witkoff […] apportera quelque chose de son président à Poutine.»
Tractations diplomatiques
Plus de trois ans après l’offensive déclenchée par le Kremlin, qui a fait des dizaines de milliers de morts, le président américain ambitionne de mettre fin aux hostilités et a rompu pour cela, en février, l’isolement diplomatique imposé par les Occidentaux à son homologue russe. Cette détermination fait craindre aux Ukrainiens d’être contraints par leur important allié à accepter d’âpres concessions, d’autant que le président américain envoie des signaux contradictoires. A ce stade, les pourparlers organisés par son administration n’ont pas abouti à une cessation globale des hostilités.
Les tractations diplomatiques se prolongent, sans concessions déterminantes de Moscou. Kyiv et certaines capitales occidentales accusent la Russie, dont l’armée est plus nombreuse et mieux équipée sur le front, de faire traîner les discussions à dessein.