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Libération
Droits des femmes

Donald Trump gracie 23 personnes poursuivies pour des manifestations anti-avortement

A la veille d’une manifestation contre l’IVG à Washington ce vendredi 24 janvier, à laquelle il participera en visioconférence, le nouveau président américain a signé un décret annulant des poursuites lancées par la précédente administration Biden.
Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 23 janvier 2025. (Kevin Lamarque/REUTERS)
publié le 24 janvier 2025 à 17h34

Après les 1 500 émeutiers du Capitole et le créateur de la plateforme de vente de drogue Silk Road, Donald Trump a cette fois gracié des anti-IVG. Le nouveau président américain a signé jeudi 23 janvier au soir un décret graciant 23 personnes poursuivies par le précédent gouvernement pour avoir participé à des manifestations contre l’avortement. Selon l’agence Reuters, dans le groupe, des personnes avaient été jugées pour avoir conspiré en 2020 en vue d’envahir une clinique de santé reproductive à Washington et d’établir un barrage pour intimider les patients et le personnel. Les autorités ont même déclaré avoir découvert cinq fœtus au domicile de l’une des manifestantes, Lauren Handy, après son inculpation.

Mais pour le milliardaire républicain, ces personnes «n’auraient pas dû être poursuivies», décrivant comme «un grand honneur» le fait de signer le décret annulant les poursuites.

Cette décision de Donald Trump est intervenue à la veille d’une grande manifestation anti-avortement à Washington, appelée la «Marche pour la vie», qui doit avoir lieu ce vendredi soir. Le chef de l’Etat doit selon la presse y participer par visioconférence, tandis que le vice-président J.D. Vance est attendu sur place.

Pendant la campagne pour la présidentielle, Donald Trump était volontairement resté flou sur la question de l’IVG, brûlante aux Etats-Unis. Alors que la droite chrétienne réclame des restrictions fédérales à l’interdiction fédérale de grossesse, le républicain a dit vouloir laisser cette compétence aux Etats américains.

Craintes des associations

Il s’est toutefois félicité à plusieurs reprises d’avoir contribué, par les nominations de trois juges conservateurs à la Cour suprême durant son premier mandat, à la fin du droit constitutionnel à l’avortement décidée en juin 2022 par la plus haute juridiction américaine. A la suite de ce revirement de jurisprudence, de nombreux Etats conservateurs ont interdit ou très sévèrement limité le recours à l’IVG.

Certaines associations s’inquiètent de la perspective de nouvelles attaques contre le droit à l’avortement avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Selon elles, l’accès à la pilule abortive est dans le viseur du camp conservateur.

La grande majorité des avortements aux Etats-Unis sont effectués avant la viabilité du foetus : moins de 1,3 % sont réalisés après 21 semaines de grossesse, selon la principale agence sanitaire fédérale aux Etats-Unis, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).