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Libération
Travel ban

Donald Trump interdit le sol américain aux ressortissants de douze pays

La Maison Blanche accentue encore sa politique anti-immigration, en justifiant les nouvelles mesures par des menaces «terroristes», notamment après l’attaque d’une marche en soutien aux otages israéliens, le 1er juin dans le Colorado.
Donald Trump à la Maison Blanche, mercredi 4 juin 2025. (Alex Brandon/AP)
publié le 5 juin 2025 à 8h05

«We don’t want them» : avec un travel ban qui rappelle son premier mandat, Donald Trump a décidé d’interdire aux ressortissants de douze pays d’entrer aux Etats-Unis afin de «protéger» le pays de «terroristes étrangers», et imposé des restrictions contre sept autres Etats. L’interdiction, effective le 9 juin, s’applique à l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la république du Congo, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen, selon la Maison Blanche. Sept autres pays sont visés par des restrictions : le Burundi, Cuba, le Laos, le Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela.

L’exécutif américain, qui mène une politique anti-immigration très agressive, explique la présence des pays sur cette liste par l’absence d’administrations efficaces ; la tendance des ressortissants de certains pays à rester aux Etats-Unis après l’expiration de leur visa ; et, dans le cas de l’Iran, par le soutien au «terrorisme».

Des exceptions sont prévues pour les détenteurs de certains visas et pour des personnes dont le voyage aux Etats-Unis «sert l’intérêt national». Les footballeurs participant à la Coupe du monde de 2026, qui se déroulera aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, ainsi que les athlètes des Jeux olympiques de Los Angeles (2028) ne seront pas concernés par les restrictions.

Le Venezuela a averti mercredi ses ressortissants que voyager aux Etats-Unis représentait un «grand risque». «Le retour de l’interdiction ne va pas augmenter la sécurité de l’Amérique mais va faire souffrir de nombreux Américains, dont ceux de la communauté américano-iranienne, dont les êtres chers seront arbitrairement privés de visa», a pour sa part regretté Jamal Abdi, président du National Iranian American Council.

La liste ne comporte pas l’Egypte, pays d’origine de l’homme de 45 ans accusé de l’attaque par laquelle Donald Trump justifie sa décision. Dans une vidéo publiée sur X, le président américain a assuré que «la récente attaque terroriste à Boulder, dans le Colorado, avait mis en évidence les dangers extrêmes que représente pour les Etats-Unis l’entrée de ressortissants étrangers qui n’ont pas été correctement contrôlés. Nous ne voulons pas d’eux». Dimanche 1er juin, un homme a lancé des engins incendiaires sur les participants à une marche hebdomadaire en soutien aux otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, faisant 12 blessés. Il a crié «Palestine libre» lors de son acte.

L’homme doit comparaître jeudi devant la justice du Colorado pour se voir officiellement signifier les chefs d’accusation retenus contre lui. Il est notamment accusé de «crime motivé par la haine» et de tentatives d’assassinat. L’administration américaine a affirmé que l’auteur présumé de l’attaque était sur le territoire américain de manière «illégale», son visa touriste ayant expiré. Elle a toutefois reconnu qu’il avait demandé l’asile et qu’il avait obtenu un permis de travail.

Donald Trump a comparé son nouveau travel ban aux «restrictions efficaces» qu’il avait imposées à un certain nombre de pays, principalement musulmans, au cours de son premier mandat (2017-2021) et qui, selon lui, avaient empêché les Etats-Unis de subir des attaques qui s’étaient produites en Europe. «Nous ne laisserons pas ce qui s’est passé en Europe se produire en Amérique», a-t-il affirmé mercredi.