«Au nom du Président Trump, je vous écris pour vous informer que votre mission en tant que Bibliothécaire du Congrès prend fin à effet immédiat.» C’est le mail qu’a reçu Clara Hayden jeudi 9 mai. Celle qui occupait le poste de responsable de la plus grande bibliothèque du monde depuis neuf ans, s’est vue licenciée en quelques mots. Une fonction normalement apolitique.
Le message, signé par le directeur adjoint du personnel de la Maison Blanche, Trent Morse, n’explique pas quel est le motif de ce renvoi et signe simplement «merci pour votre service». Le sénateur démocrate Martin Heinrich, a déploré le limogeage de Clara Hayden, 72 ans, de la plus vieille institution culturelle publique des Etats-Unis.
Bataille culturelle
Dans un communiqué, l‘élu du Nouveau-Mexique s’est désolé que Donald Trump fasse «passer son offensive sur les bibliothèques de l’Amérique au niveau supérieur». Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a entamé une bataille culturelle. Mi-février déjà, il a renvoyé plusieurs membres du conseil d’administration du Kennedy Center, affirmant ne pas partager leur «vision pour un âge d’or des arts et de la culture». Il s’est par la suite nommé à la tête de cette salle de concerts de Washington.
«Pendant que le président veut bannir des livres et imposer aux Américains quoi lire, ou ne pas lire du tout, Clara Hayden a dévoué sa carrière à rendre la lecture et la poursuite du savoir accessible à tous», a salué le Martin Heinrich. Le contrat de la première femme noire responsable de la Bibliothèque du Congrès, aurait dû se terminer dans un an. Elle avait été nommée à la tête de ce lieu par Barack Obama en 2016. Ce jour-là, Clara Hayden avait déclaré croire «en ce que les bibliothèques peuvent apporter à une société civilisée et à un pays ouvert à tous».