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Donald Trump nomme Elon Musk à la tête d’un ministère de l’«efficacité gouvernementale»

Le président républicain élu a annoncé en grande pompe mardi 12 novembre au soir la future nomination du multimilliardaire qui l’a soutenu dans sa campagne, avec comme mission de couper dans les dépenses et de dissoudre les régulations.
Donald Trump et Elon Musk le 5 octobre 2024, lors d'un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie. (Alex Brandon/AP)
publié le 13 novembre 2024 à 7h15

Au moins une promesse de campagne qu’il devrait tenir. Donald Trump a déclaré mardi 12 novembre au soir qu’il comptait nommer l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, à la tête d’un ministère nouvellement créé de l’«efficacité gouvernementale», conjointement avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy.

«Ensemble, ces deux Américains formidables traceront le chemin pour mon administration afin de démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales», a célébré le président élu dans un communiqué, assurant que ces deux alliés de sa campagne allaient «envoyer des ondes de choc dans le système». Il l’a même comparé au «Projet Manhattan de notre temps», du nom du programme de recherche et développement américain pendant la Seconde Guerre mondiale pour créer la bombe atomique.

Cela fait des semaines que Donald Trump annonce que le patron sud-africain de Tesla, SpaceX et X (ex-Twitter), qui a investi plus de 100 millions de dollars dans sa campagne, allait être chargé d’une mission sur l’efficacité du gouvernement fédéral. Si les trois richissimes hommes d’affaires s’entendent durablement, ils pourraient procéder à 2 000 milliards de dollars de coupes claires dans un budget du gouvernement fédéral de 6 500 à 7 000 milliards.

«J’ai hâte qu’Elon et Vivek fassent des changements dans la bureaucratie fédérale, avec une vision en matière d’efficacité et, en même temps, pour améliorer la vie de tous les Américains», a vanté Donald Trump. «Il est important que nous apurions le gâchis et la fraude de masse dans les dépenses gouvernementales de 6 500 milliards de dollars. Ils vont travailler ensemble pour libérer notre économie et rendre le gouvernement des Etats-Unis responsable devant ‘‘NOUS LE PEUPLE’’», a encore proclamé Donald Trump.

Il a donné à Elon Musk et Vivek Ramaswamy jusqu’au 4 juillet 2026 pour que la première puissance mondiale se dote d’un «plus petit gouvernement» qui serait «un cadeau parfait à l’Amérique pour le 250e anniversaire de la Déclaration d’Indépendance» du 4 juillet 1776.

«Extrêmement tragique et extrêmement divertissant»

Elon Musk a annoncé ensuite sur sa plateforme X que les actions du ministère seraient listées en ligne «pour une transparence maximale». Un «classement des dépenses les plus terriblement stupides» sera également publié, ce qui «sera à la fois extrêmement tragique et extrêmement divertissant», a-t-il ensuite jugé.

En anglais, le nouveau ministère d’Elon Musk est intitulé «Department of Government Efficiency», soit l’acronyme «Doge». Or, «Doge» fait référence à une chienne japonaise de race shiba inu, du nom de Kabosu, mondialement connue sur internet depuis 2010, grâce à une photo qui a inspiré une vague de blagues décalées et de «mèmes». La chienne est devenue l’emblème du dogecoin, une cryptomonnaie créée à l’origine pour plaisanter mais dont Elon Musk s’est entiché en 2021.

Après des années de «Dogemania», l’homme le plus riche du monde avait annoncé un projet spatial censé être entièrement financé en dogecoin : DOGE-1, un petit satellite que devait lancer sa firme SpaceX. Puis il avait déclaré que cette cryptomonnaie Dogecoin pourrait servir à acheter certains produits Tesla, et en 2023 il a brièvement utilisé une icône du Doge comme logo de Twitter, le réseau social qu’il a racheté et rebaptisé X.

Donald Trump a aussi annoncé qu’il comptait nommer comme ministre de la Défense Pete Hegseth, un ancien major dans l’armée américaine aujourd’hui présentateur sur Fox News, la chaîne préférée des conservateurs aux Etats-Unis.

L’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee, un ex-pasteur baptiste défenseur de la colonisation israélienne des Territoires palestiniens occupés, a par ailleurs été nommé au poste d’ambassadeur en Israël. Et l’ancien élu ultraconservateur John Ratcliffe à la tête de la CIA.

Au-delà du volet diplomatique, le président a aussi procédé à la nomination de la gouverneure Kristi Noem, une fidèle parmi les fidèles, pour piloter le ministère de la Sécurité intérieure, chargé des douanes et des gardes-frontières.