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Le Libé des écrivain·es

Donald Trump ou l’insoutenable légèreté de l’autre, par Mokhtar Amoudi

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Avec l’annonce de ses droits de douane puis de son rétropédalage, le président américain plonge le monde dans un avenir incertain.
Donald Trump à la Maison Blanche, mercredi. (SAUL LOEB/AFP)
par Mokhtar Amoudi
publié le 10 avril 2025 à 20h30

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 11, 12 et 13 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour cette 18e édition du Libé des écrivain·es. Retrouvez tous les articles ici.

L’Amérique, on a beau croire que c’est artificiel, tout y est bien réel. Surtout son Président, sorte d’avatar d’Eric Cartman, personnage mythique et haïssable du dessin animé South Park. Trois mois de mandat, trois syllabes : volte-face. Mais ce qui s’est joué cette semaine semblait tenir de l’Apocalypse : la fin de la mondialisation. Après avoir débranché l’aide au développement du Sud global, Donald Trump voulait donc en finir avec l’Occident collectif et la Chine, acteurs d’un ordre mondial commercial lentement organisé, notamment grâce à la technocratie française, et fracassé sur l’autel du «Liberation Day», droits de douane délirants, «tariffs» ayant pris de court même les plus optimistes. La suspension pour quatre-vingt-dix jours de ces mesures – l’Europe vient de l’imiter – nous permet pour le moment de souffler.

Sur le papier, l’idée de Trump relevait d’une logique pourtant implacable. Pour protéger son industrie domestique des méfaits du libre-échange, l’o