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Interview

«Donald Trump revient en acteur politique beaucoup plus habile»

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Alors que le milliardaire vient de prêter serment en tant que 47e président des Etats-Unis, l’historien Gary Gerstle présage l’émergence d’un «autoritarisme soft» plutôt qu’une véritable dérive fasciste.

Donald Trump prête serment comme 47e président des Etats-Unis, à la Rotonde du Capitole, à Washington, le 20 janvier 2025. (Morry Gash/Reuters)
ParJulien Gester
correspondant à New York
Publié le 21/01/2025 à 7h15

Professeur émérite à l’université de Cambridge et auteur d’essais aussi respectés qu’influents (American Crucible, en 2001, ou encore The Rise and Fall of the Neoliberal Order, 2022), l’historien américain Gary Gerstle travaille ces jours-ci à un nouveau livre sur «le péril autoritaire et l’espoir démocratique au XXIe siècle». Toutes questions assez pressantes à l’heure où s’élance la deuxième présidence Trump.

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche confirme-t-il l’émergence d’un nouvel ordre politique ? Et comment définiriez-vous cette nouvelle ère ?

Il n’y a aucun doute sur le fait que nous sommes depuis 2015 dans une ère dominée et définie par Trump : s’il achève ce nouveau mandat – il n’est plus tout jeune – nous aurons connu une période de douze à treize ans où il aura été l’acteur central du jeu politique américain. Seul Franklin Delano Roosevelt, entre 1933 et 1945, a exercé une telle domination personnelle sur la vie politique américaine.

La question d’un nouvel ordre politique est complexe. Nous avons définitivement quitté l’ordre néolibéral des années 90 et du début du XXIe siècle. La manifestation la plus évidente en est l’engagement profond de Trump en faveur des tarifs douaniers et son rejet d’un monde globalisé fondé sur l