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Guerre commerciale

Droits de douane : dans le Kentucky, les producteurs de bourbon voient la bouteille à moitié vide

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Les distillateurs redoutent de pâtir de la guerre commerciale entre l’Europe et les Etats-Unis, alors que le whisky, menacé de nouvelles taxes, est un pilier de l’économie. Sans perdre foi en Donald Trump.
Dans une distillerie de bourbon à Graham, dans le Kentucky. (William DeShazer/The Washington Post via Getty)
par Edward Maille, envoyé spécial à Radcliff et à Frankfort (Kentucky)
publié le 2 avril 2025 à 6h53

La bouteille entamée est posée sur le comptoir. Quelques touristes sont venus goûter la gamme de bourbon à l’étiquette violette, fierté de la distillerie Boundary Oak, à Radcliff dans le Kentucky. «Nous sommes les seuls à produire du bourbon avec de la lavande française», insiste le propriétaire, Brent Goodin. Il espérait le vendre en Europe, notamment en France, «où les tests ont été très positifs». L’entreprise familiale a exporté ses premières cargaisons d’un autre produit en Lituanie cet automne. L’horizon des marchés français, allemand et polonais pointait son nez. Mais les envois ont été interrompus. Les annonces des droits de douane par Donald Trump ont chamboulé le projet.

Face à la décision du Président de taxer les importations d’aluminium et d’acier de 25 %, l’Union européenne s’est dite prête à répondre en ciblant 26 milliards d’euros de marchandises américaines. En particulier des motos, des bateaux… et le bourbon. La Commission européenne doit annoncer mi-avril ses mesures. Au détriment de l’Etat du Kentucky, qui produit 95 % de ce type de whisky.

Ici, l’alcool offre un salaire à plus de 23 000 personnes, un pan de l’économie qui pèse 9 milliards de dollars. «Des Américains qui travaillent dur – des cultivateurs de maïs, des chauffeurs de poids lourds, des employés de dis