Le choc. Donald Trump vient d’ériger, en direct à la télévision mercredi soir, des barrières douanières jamais vues depuis près d’un siècle. Massacrant sur un ton badin le système international d’échanges commerciaux en place depuis l’après-guerre. Depuis, les Bourses, comme le moral des économistes, piquent du nez devant l’énormité des hausses des taxes à l’importation infligées par le président américain à 57 pays (l’UE comptant pour un seul), dont ses plus fidèles alliés, en réponse, dit-il, «à l’arnaque qu’ils ont trop longtemps fait subir à notre pays». La liste des «pires contrevenants» sanctionnés a été présentée sur un tableau à demi caché par le pupitre du «rose garden» de la Maison Blanche. Avec une colonne bleutée énumérant les nouveaux droits de douane décrétés par Trump. Ils atteignent des sommets inédits et inimaginables depuis le XXe siècle et les délires protectionnistes des années 1930 qui ont suivi et amplifié le krach historique de 1929. Les droits de douane imposés depuis janvier par l’administration Trump pourraient réduire «d’environ 1 %» le commerce de marchandises en volume cette année, a calculé jeudi Ngozi Okonjo-Iweala, la directrice d’une Organisation mondiale du commerce bien mal en point.

De Bruxelles à Tokyo, le monde économique et politique a passé la journée de jeudi en gueule de bois, rivalisant de superlatifs pour décrire l’ampleur du désastre. «Une décision brutale et infondée» pour Emmanuel Macron. Un