C’est une rare concession dans un discours jusque-là catégoriquement triomphaliste. Donald Trump a reconnu ce dimanche 2 février au matin que les droits de douane qu’il a décrétés la veille avec les principaux partenaires des Etats-Unis vont «peut-être» faire souffrir les Américains. «Est-ce que cela va faire souffrir ? Oui, peut-être. Et peut-être pas. Mais nous allons rendre sa grandeur à l’Amérique et cela vaudra le prix qu’il faudra payer», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, en lettres capitales.
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Samedi, le nouveau président des Etats-Unis a décrété l’imposition de 25 % de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et de 10 % supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois. Le président républicain affirme vouloir ainsi forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl et les arrivées de migrants illégaux aux Etats-Unis. Canada, Mexique et Chine sont les trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis : plus de 40 % des importations du pays en proviennent. Ce qui fait craindre de lourdes conséquences pour l’économie nord-américaine, notamment pour l’inflation. Ainsi, pour le prix Nobel Paul Krugman, cette idée est tout simplement «stupide» et «autodestructrice», comme l’a écrit l’économiste sur son blog.
Trump réitère son souhait de faire du Canada le 51e Etat
Dans sa série de posts matinaux, Donald Trump a également répété que «le Canada devrait devenir notre cher 51e Etat», ce qui impliquerait, selon lui, «des impôts bien plus faibles et une protection militaire bien meilleure pour les Canadiens - ET PAS DE DROITS DE DOUANE», ajoute-t-il. Le républicain a déjà évoqué plusieurs fois la possibilité pour les Etats-Unis et le Canada de fusionner.
Le milliardaire new-yorkais a laissé entendre vendredi que l’Union européenne pourrait être à son tour bientôt concernée par une hausse des taxes douanières, estimant qu’elle avait «très mal traité» les Etats-Unis. Concernant le Mexique, le Canada et la Chine, les nouvelles mesures américaines entreront en vigueur au plus tôt mardi, selon un premier décret présidentiel que l’AFP a pu consulter.