Telle qu’elle a été adoptée à une large majorité mardi par le Parlement du Guatemala, la «loi pour la protection de la vie et de la famille» est l’un des textes législatifs les plus répressifs de la planète en matière d’avortement, de droits des femmes et des minorités sexuelles. Elle alourdit en effet les peines de prison réprimant l’avortement, dont la définition, «mort naturelle ou provoquée d’un embryon entre la conception et la naissance», englobe les fausses couches. La loi interdit aussi le mariage entre personnes du même sexe, exclut des programmes scolaires toute mention de la diversité sexuelle, et définit l’homosexualité comme «incongrue avec la morale chrétienne».
Le lendemain, le président Alejandro Giammattei faisait fi de la Constitution laïque du pays et prenait la parole lors du Congrès ibéro-américain pour la vie et la famille, un rassemblement d’églises évangéliques ultraconservatrices, et proclamait la ville de Guatemala, capitale du pays, «capitale pro-vie d’Amérique latine». Pro-vie est l’étiquette que revendiquent à travers le monde les militants opposés à l’avortement. «Aujourd’hui, nous avons un pays qui apprend, qui enseigne et fait tout son possible pour respecter la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle», a justifié le président élu en 2019, médecin de profession.
Peines alourdies
Jeudi, surprenant retournement de la part d’un chef d’Etat qui n’est pas à une incohérence près : probablement surpris par la levée de boucliers su