Un lacet blanc serpente dans le paysage tropical et grimpe entre les cols verts de la sierra Madre orientale, en direction de San Nicolás. «Maintenant, on peut aller chez le médecin de l’autre côté de la vallée», sourit Yesika, une mère de famille. Ce hameau de 1 500 habitants du peuple otomi, issu de la municipalité de Tenango de Doria, dans l’Etat d’Hidalgo (au nord de Mexico), ne serait pas le même sans l’un de ces plus de 400 «chemins artisanaux» financés par le gouvernement. Des petites routes de ciment pensées pour désenclaver les communautés reculées, et qui portent le sceau d’un homme : le président mexicain Andrés Manuel López Obrador, ou Amlo. «Il était venu superviser le chantier sans prévenir, se souvient Sergio, un habitant. Tu ne t’attends pas à voir Andrés Manuel débarquer sans sécurité comme un Mexicain lambda ! J’ai même pu le saluer !»
A San Nicolás et partout au Mexique, des affiches électorales tapissent les murs en vue du scrutin fédéral du 2 juin. Ici, le visage de l’opposante de droite Xóchitl Gálvez est absent ; seule une aspirante locale du Parti d’action nationale (PAN, conservateur) est visible au