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Détailler son plan pour l’accessibilité au logement ? Préciser ses mesures pour aider les petites entreprises ? Que nenni pour Donald Trump. Lors d’une réunion publique organisée lundi 14 octobre à Oaks en Pennsylvanie par Kristi Noem, gouverneure républicaine du Dakota du Sud, l’ancien président des Etats-Unis s’est livré à un exercice surprenant. Après avoir très rapidement balayé les premières questions autour de son programme, Donald Trump a profité de deux malaises survenus parmi la foule de ses supporteurs, dans une salle mal climatisée, pour réorienter le débat selon sa convenance.

Les deux évanouissements consécutifs ont eu raison de l’agenda politique. Les enceintes se sont alors mises à cracher. It’s a Man’s Man’s Man’s World de James Brown ou encore Sinéad O’Connor interprétant Nothing Compares 2 U : pendant 39 minutes, le milliardaire de 78 ans a monopolisé la scène pour faire écouter à l’assistance une sélection de ses morceaux favoris. Neuf titres extraits de sa playlist, sur lesquelles le candidat républicain s’est trémoussé tout en distribuant les serrages de paluches à ses aficionados.

«Ces deux personnes qui sont tombées sont des patriotes, et nous les aimons, et grâce à eux, nous avons pu écouter de la bonne musique, n’est-ce pas ? s’est demandé Donald Trump au pupitre. Alors, jouez YMCA ! Allez-y. Allons-y, on joue fort !»

Sur X, Steven Cheung, porte-parole de la campagne de Donald Trump, s’est félicité du meeting. «Personne ne voulait partir et voulait entendre plus de chansons de la célèbre playlist Spotify de DJT !» a-t-il écritdans son post.

Pourtant, selon plusieurs médias américains, de nombreuses personnes venues assister au meeting de Oaks sont parties avant la fin. «Personne ne part. Que se passe-t-il ? Personne ne part. Continuez», s’est époumoné Donald Trump alors que certains quittaient la fête. Porté par Rufus Wainwright et sa version de Hallelujah, l’ancien président a continué sa séance d’écoute publique, sans perdre la face. «Très bien, montez le son ! Montez le son. Super chanson !»

Après avoir fait écouter James Brown à ses fans, Trump a recommencé à parler politique, comme s’il s’était souvenu que l’élection avait lieu dans vingt-deux jours. «C’est l’élection la plus importante de l’histoire de notre pays», a assuré Trump, accusant une fois de plus les démocrates d’utiliser les élections comme «une arme». Puis après cette digression, il est retourné à sa musique, relançant la sono avec Time to Say Goodbye d’Andrea Bocelli.

La prestation de Trump se dandinant sur la scène de son meeting et éludant les questions-réponses prévues avec le public n’a pas manqué d’être commentée par le camp démocrate. «J’espère qu’il va bien», s’est demandée Kamala Harris au lendemain de la réunion publique. «Donald Trump semble perdu, confus et comme figé sur scène», a commenté de son côté l’équipe de campagne de la démocrate en diffusant une vidéo de l’incident.

Comme le rappelle le Washington Post, Donald Trump est un mélomane obsédé par sa playlist Spotify. Le quotidien américain souligne que ses conseillers l’ont souvent décrit comme étant le DJ privé dans son avion de campagne ou ambiançant la terrasse de son club de Mar-a-Lago en Floride. Une passion pour la musique qui a attiré les foudres de certains artistes tels que Céline Dion. La chanteuse québécoise n’a que peu goûté la diffusion de son titre My Heart Will Go On lors des meetings de campagne du candidat républicain et a demandé officiellement à ce qu’on ne joue plus ses chansons.