Difficile d’émerger ce mercredi matin. L’ambiance est pesante. Impossible d’en être autrement quand la première puissance mondiale vient de réélire à sa tête Donald Trump, un homme populiste, misogyne, raciste, homophobe et qui ment à tout va. Histoire de ne pas se laisser trop gagner par la morosité ambiante, Libé s’est attelé à trouver quelques (rares) bonnes nouvelles à retenir de cette soirée électorale américaine.
L’avortement renforcé dans une poignée d’Etats
En plus de voter pour leur futur président, représentants et sénateurs, les Américains étaient amenés à se positionner sur diverses questions sociétales dans des référendums locaux. Parmi eux, plusieurs visaient à renforcer le droit à l’avortement. Cette nuit, les électeurs de l’Etat de New York ont ainsi acté que les personnes ne peuvent se voir refuser des droits en raison de leur «appartenance ethnique, origine nationale, âge et handicap» ou de «leur sexe, y compris leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur expression de genre, leur grossesse, l’issue de leur grossesse, leurs soins de santé reproductive et leur autonomie». Dans le Maryland, un texte a été adopté visant à établir un droit à la liberté de procréation qui inclut la possibilité «d’appliquer des décisions pour prévenir, poursuivre ou mettre fin à sa propre grossesse». Dans le Colorado, un amendement à la Constitution de l’Etat a été largement voté permettant de garantir la protection de l’avortement. En Arizona et dans le Missouri, il a aussi été acté qu’une femme pouvait avorter jusqu’à la viabilité du fœtus (soit environ 24 semaines de grossesse).
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Une première femme transgenre élue au Congrès
Tous les Américains ne sont pas aussi conservateurs que leur nouveau président, et heureusement. L’élection de Sarah McBride au Congrès vient le prouver : la démocrate va devenir la première personne transgenre à siéger à la Chambre des représentants. Cette femme de 34 ans représentera le Delaware, où elle a été élue cette nuit – elle siégeait déjà dans le sénat local de ce petit Etat du nord-est des Etats-Unis. Tout en disant avoir conscience de son image de pionnière, l’élue a récemment affirmé à la chaîne CBS que ses priorités au Congrès seraient principalement les sujets du coût de la garde d’enfants, du logement, de la santé ou encore du droit à l’avortement.
Bernie Sanders réélu
Ce ne sera pas le plus jeune à siéger au Sénat. Mais dans une Amérique qui penche franchement à droite, voire carrément à l’extrême droite, voir Bernie Sanders rempiler pour un nouveau mandat ne peut être qu’une bonne nouvelle. A 83 ans, l’une des rares figures revendiquées socialiste de la politique américaine a été réélu pour la quatrième fois en remportant un siège au Sénat dans l’Etat du Vermont, dans le nord-est des Etats-Unis, où il a fait une bonne partie de sa carrière politique. Candidat aux primaires du parti démocrate en 2016 et 2020, Bernie Sanders avait sans surprise appelé à voter Kamala Harris même s’il est en désaccord avec elle sur plusieurs points, notamment au sujet du conflit israélo-palestinien.
Trump ne pourra pas être élu une troisième fois
Ok, celle-ci est un peu tirée par les cheveux. Mais on peut déjà s’assurer que ce deuxième mandat de Donald Trump sera son dernier et que, dans quatre ans, les Etats-Unis en seront enfin débarrassés. Le 22e amendement de la Constitution des Etats-Unis dispose que «nul ne pourra être élu à la présidence plus de deux fois». Impossible donc pour lui de se représenter en 2028. Cette règle a été mise en place après le règne de Franklin Roosevelt, président de 1933 à 1945 et mort lors de son quatrième mandat. Bon, tout cela tient que si Donald Trump respecte la constitution. Ce qui n’a pas vraiment été son fort depuis son entrée en politique.