Menu
Libération
Interview

Elections au Guatemala : «Le gouvernement qui sortira vainqueur sera illégitime»

Article réservé aux abonnés
Ancien procureur des droits humains et colistier de la leader maya Thelma Cabrera au scrutin de ce dimanche 25 juin, Jordan Rodas dénonce une «fraude électorale» après que la justice a rejeté leur candidature de gauche en début d’année. Il rappelle que le pays est gangréné par la corruption et les inégalités.
Thelma Cabrera (au centre), candidate à la présidentielle guatémaltèque, lors d'un rassemblement à Mixco (Guatemala), le 27 avril 2023. ( Johan Ordonez/AFP)
publié le 24 juin 2023 à 14h38

Ce dimanche 25 juin, les Guatémaltèques éliront leur nouveau président, celui qui succédera au conservateur Alejandro Giammattei, mais ils ne pourront pas voter pour le duo Thelma Cabrera-Jordan Rodas. Et pour cause : la justice a invalidé en début d’année la candidature de gauche de la leader maya, seule représentante des peuples autochtones, qui comptent, officiellement, pour près de 40 % de la population du pays d’Amérique centrale. Pour son colistier, Jordan Rodas, ancien procureur des droits humains (l’équivalent d’un Défenseur des droits), cette décision révèle la dérive d’un Etat qui «limite les droits humains et qui poursuit ceux qui les défendent». «Nous voulons que la communauté internationale soit très ferme dans sa dénonciation de la fraude électorale qui a déjà eu lieu en amont du vote», insiste-t-il auprès de Libération.

Pourquoi la justice a-t-elle invalidé votre candidature ?

Le régime a inventé une plainte contre moi, que mon successeur, le procureur des droits humains Alejandro Cordova, a refusé de me communiquer : je ne sais donc pas de quoi on m’accuse. Cette décision est illégale. En réalité, l’Etat a bloqué notre participation sans autre fondement que l’arbitraire et la peur de nous voir concourir. Nous étions la seule force de changement dans cette