Le centre pénitentiaire s’appelle officiellement «Ferme modèle de réinsertion et de réhabilitation Canada», mais au Guatemala, on le désigne sous le nom d’El Infiernito, «le petit enfer». Situé à Escuintla, ville à 70 km de la capitale, la prison a été vidée dimanche 2 juin des 225 détenus qui y résidaient, tous membres d’un même groupe criminel, Barrio 18. Ce que les 400 policiers qui ont participé à l’opération ont découvert derrière les murs dépasse l’imagination : des cellules climatisées, des élevages de poules ou de crocodiles et un centre d’appels pour pratiquer des extorsions téléphoniques et donner l’ordre de crimes à l’extérieur.
El Infiernito était en effet devenu le quartier général de Barrio 18, autogéré par le gang en l’absence des gardiens, qui se limitaient à enregistrer les entrées et les sorties. A l’issue de l’évacuation, le ministre de l’Intérieur, Francisco Jiménez, a déclaré sur le réseau social X : «Cette prison appartient à nouveau au pays. Nous allons la restructurer pour en faire une prison de haute sécurité.» Après démolition des équipements installés par le gang, le centre accueillera à nouveau des détenus mais «cette fois conformément à leur statut de personnes privées de liberté. C’est une prison, pas un lieu de vacances», a insisté le ministre.
Selon les images diffusées par le ministère, certains détenus disposaient de l’air conditionné, de téléviseurs et de réfrigérateurs dans leurs cellules. Des animaux de ferme se promenaient li