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Conseillère spéciale

«Melania est très intelligente» : l’influence croissante de sa femme sur Donald Trump

Après de récentes volte-face de Donald Trump concernant la famine à Gaza et la guerre en Ukraine, le quotidien britannique «The Guardian» assure ce samedi que la First lady joue un rôle plus important qu’il n’y paraît auprès de son époux.
Donald Trump et Melania Trump vers l'Air Force One à San Antonio, le 11 juillet. (Kevin Lamarque/Reuters)
publié le 9 août 2025 à 15h09

Melania Trump aurait-elle plus de poids qu’il n’y paraît au sein de la Maison blanche ? C’est ce que suggère une enquête du Guardian publiée ce samedi 9 août. Le quotidien britannique évoque les retournements de veste de Donald Trump, notamment concernant la famine à Gaza, ou les frappes russes en Ukraine.

Dernier exemple en date : à l’occasion d’une rencontre avec le Premier ministre britannique Keir Starmer en Ecosse en juillet, le président américain contredit de façon inédite Benyamin Nétanyahou. Quand le Premier ministre israélien persiste et signe, le 27 juillet, en déclarant qu’il n’y avait pas de famine à Gaza, Trump déclare qu’il n’est pas possible de «simuler cela», en référence aux images d’enfants sur place amaigris et affamés. «Beaucoup de personnes meurent de faim», avait alors insisté le président américain.

Avant d’admettre lui-même l’influence de la First lady : «Melania pense que c’est terrible. Elle voit les mêmes photos que vous voyez et que nous voyons tous. Tout le monde, à moins d’être insensible ou pire que ça, fou, sait qu’on ne peut rien dire à part que c’est terrible quand on voit ces enfants». De quoi expliquer ce revirement de Donald Trump face à son allié de toujours, Nétanyahou ? C’est ce que pensent les officiels de la Maison blanche, selon le Guardian, qui voient la Première dame comme la personne ayant «le plus d’influence» sur le président républicain.

Promesses en l’air

Une influence qui reste toutefois mesurée. Les propos de Trump n’ont pas été suivis d’effets, nuance le quotidien britannique. Le président américain avait assuré avoir versé 60 millions de dollars d’aide alimentaire à Gaza, mais selon le Washington Post, ce ne sont que 30 millions de dollars qui ont été donnés.

Autre promesse : celle de restructurer le dispositif de distribution alimentaire élaboré conjointement entre les Etats-Unis et Israël, la Gaza humanitarian foundation (GHF), théâtre régulier de tirs israéliens engendrant de nombreux morts et blessés. Rien n’a été fait pour améliorer la situation. L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, est même allé en sens inverse, en affirmant mardi dernier que les centres de distribution fonctionnaient.

De son côté, interrogé sur son soutien ou non envers le plan de Nétanyahou d’occuper la totalité de l’enclave palestinienne, Trump a botté en touche cette semaine, expliquant que cela «dépendra surtout d’Israël».

«Elle est un peu comme moi»

Le Guardian évoque aussi le cas de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Après avoir finalement décidé d’armer Kyiv, Donald Trump pose, le 28 juillet, un ultimatum à Vladimir Poutine pour lui demander de mettre fin à la guerre. Un changement de pied qui avait surpris. Quelques jours plus tôt, rapporte le Guardian, le 15 juillet, lors d’une rencontre avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, Donald Trump avait raconté un échange avec son épouse. De quoi éclairer certaines interrogations. «Je rentre à la maison, avait raconté le Président américain. Je dis à la Première dame “j’ai parlé avec Vladimir aujourd’hui. Nous avons eu une merveilleuse conversation”. Elle me répond : “Oh vraiment ? Une autre ville [ukrainienne] vient d’être frappée”.»

Dans le même esprit, il expliquait plus tard à l’occasion d’un événement de la Maison Blanche qu’après avoir échangé avec Poutine, convaincu «qu’on en avait fini», et l’avoir raconté à sa femme, elle lui avait répondu «Wow, c’est étrange parce qu’ils viennent juste de bombarder une maison de repos.»

Interrogé sur l’influence que pourrait avoir Melania Trump sur ses opinions, le président américain a répondu qu’elle était «très intelligente» : «Elle est très neutre, dans le sens où elle est un peu comme moi. Elle aimerait arrêter de voir des gens mourir.» Reste à voir si les mots de la First lady finiront par amener Donald Trump à condamner et stopper définitivement les violences en Ukraine et à Gaza.