En annonçant sa prochaine visite au Mexique et au Guatemala, la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, déclarait récemment : «Notre but est de nous attaquer aux causes profondes» des migrations. Pauvreté endémique, violence des gangs criminels, défiance envers des gouvernants corrompus : ce sont en effet des «causes profondes» qui suscitent les départs de citoyens du Guatemala, du Honduras et du Salvador, les trois pays du «Triangle du Nord» d’Amérique centrale.
Le Honduras, «narco-Etat»
Le Honduras est le premier pourvoyeur de candidats à l’émigration, avec des caravanes de milliers de marcheurs. Avec la présidence du conservateur Juan Orlando Hernández, dit JOH, au pouvoir depuis 2014, se sont aggravés tous les maux de ce pays de 9 millions d’habitants. La pandémie a certes fait baisser le taux d’homicides à 37 pour 100 000 habitants en 2020 selon la police nationale hondurienne, mais le pays n’en reste pas moins un des pays les plus dangereux de la planète. La violence est aussi politique. Une vingtaine de défenseurs de l’environnement et des droits des peuples autochtones ont été assassinés depuis 2015, dont