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Libération
Récit

En Argentine, Javier Milei pratique la diplomatie de l’insulte

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Le président ultralibéral, au pouvoir depuis sept mois, insulte les dirigeants étrangers trop à gauche à son goût et multiplie les voyages dans des pays où il soutient les forces d’extrême droite. Lundi, il boycottera un important sommet régional pour ne pas avoir à croiser son ennemi, le Brésilien Lula.
Le président argentin, Javier Milei, prononce un discours lors du rassemblement Europa Viva 24 du parti d'extrême droite espagnol Vox, à Madrid, le 19 mai. (Oscar del Pozo/AFP)
publié le 6 juillet 2024 à 7h47

Lundi 8 juillet, les Etats membres du Mercosur, le «Marché commun du Sud» de l’Amérique latine, bloc formé par le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie, se retrouveront pour un sommet à Asunción, la capitale du Paraguay. Mais il manquera un invité au moment de la photo de famille : l’Argentin Javier Milei a renoncé à se déplacer, et sera remplacé par sa ministre des Affaires étrangères, Diana Mondino.

Quel impératif empêche le messie ultralibéral d‘assister à une rencontre importante avec ses voisins et partenaires commerciaux ? Il a tout simplement donné la priorité, ce week-end au Brésil, à une réunion de la Conservative Political Action Conference, un puissant cercle trumpiste créé aux Etats-Unis. Javier Milei y croisera d’autres figures de l’extrême droite latino-américaine : l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro ou le candidat pinochétiste à la présidentielle au Chili, José Antonio Kast.

Le message est clair : plutôt saluer Bolsonaro que son successeur de gauche Lula, qu’il insulte copieusement depuis des mois. Entre sa casquette d’idéologue et influenceur et ses obligations de chef de l’Etat, l’agitateur «libertarien» a choisi. Depuis son entrée en fonction, le 10 décembre, il multiplie les déplacements dans le monde mais rarement à titre officiel. En juin, il était ainsi en Espagne