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Santé

En Argentine, la «pire intoxication médicamenteuse de l’histoire du pays» devient un scandale politique

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Plus de 100 décès liés à l’injection de fentanyl ont été recensés dans des hôpitaux du centre et du nord-est de l’Argentine. L’enquête se poursuit, tandis que Javier Milei rejette toute responsabilité.
Des ampoules de fentanyl saisies par la police à Rosario, dans la province de Santa Fe, en Argentine, le 20 mai 2025. (Police Fédérale Argentine/AFP)
publié le 20 août 2025 à 20h39

C’est l’un des plus grands scandales sanitaires argentins. Selon les autorités, plus de 100 personnes sont mortes ces derniers mois en Argentine dans plusieurs hôpitaux du centre et du nord-est – notamment dans les provinces de Buenos Aires, Santa Fe, Formosa et Cordoba – à cause de l’administration médicale de fentanyl contaminé. En cause : une contamination bactérienne identifiée dans 300 000 ampoules de ce puissant analgésique, distribués dans 118 centres de santé, dont environ 45 000 doses auraient été administrées à des patients – les autres étant saisies, retirées ou jamais distribuées.

Après une série de décès suspects en mai, plusieurs hôpitaux argentins ont tiré la sonnette d’alarme. Les analyses ont révélé la présence de deux bactéries (Klebsiella pneumoniae et de Ralstonia pickettii) dans des lots de fentanyl administrés aux patients décédés. «Il y a eu deux lots, dont l’un a été largement diffusé, et administré massivement. De l’autre, aucune dose n’a été administrée», a précisé Ernesto Kreplak, le juge chargé de l’enquête au micro de Radio con vos.

A ce jour, la justice n’a officiellement confirmé que 87 cas de contaminations, auxquels s’ajoutent neuf autres en cours d’analyse. Mais, selon