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Récit

En Argentine, l’ancien président Alberto Fernández inculpé pour violences contre son ex-femme

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L’ancien chef de l’Etat, qui a permis notamment la légalisation de l’IVG et fait de l’égalité hommes-femmes une priorité de son mandat, est inculpé pour avoir frappé la première dame puis menacée après qu’elle a porté plainte.
L’ancien président Alberto Fernández a été inculpé mercredi 7 août pour violences contre son ex-compagne, mère de son deuxième fils et ancienne première dame Fabiola Yañez. (Nelson Almeida/AFP)
par Mathilde Guillaume, correspondante à Buenos Aires
publié le 18 août 2024 à 12h02

«Séisme», «tremblement de terre», «tsunami»… C’est tout le champ lexical de la catastrophe naturelle qui est convoqué ces dernières semaines par la presse argentine. Dans la rue, le vocabulaire est moins policé et l’éclectisme des insultes pour qualifier l’ancien président péroniste Alberto Fernández (2019-2023), particulièrement remarquable. Ce dernier a été inculpé mercredi 7 août pour violences contre son ex-compagne, mère de son deuxième fils et ancienne première dame Fabiola Yañez. Des conversations WhatsApp et des photos de bleus et blessures l’accablent.

C’est au cours d’une autre enquête pour corruption, touchant à l’attribution de contrats frauduleux d’assurance durant son mandat, que le juge Julian Ercolini a découvert en juin cette série de chats WhatsApp entre l’ancienne première dame et la secrétaire privée d’Alberto Fernández, Maria Cantero. «Hier il m’a frappée. […] Aujourd’hui il m’a attrapée par le cou. Et sachant que je pourrais être enceinte, il m’a donné un coup de pied dans le ventre.» L’échange date du mois d’août 2021, en plein confinement dû à la pandémie. Le couple n’est pas marié, mais ils sont ensemble depuis huit ans, et vivent à la résidence présidentielle. Dans les conversations, on trouve des photos d’un œil au beurre noir et de bleus sur le haut du bras de Fabiola Yañe