Sitôt le coup de sifflet final donné, des flots de supporters des Pumas argentins se déversent aux abords du stade José Amalfitani de Buenos Aires. Ils brandissent avec orgueil le drapeau national bleu ciel et blanc, le visage illuminé par la victoire inattendue de leur équipe, 33 à 25, face à un XV de France visiblement affaibli samedi 13 juillet. Ils se rembrunissent à l’évocation de l’inculpation d’Hugo Auradou et Oscar Jégou, accusés de viol aggravé après un match de la tournée du XV de France. «Ce sport était déjà très mal vu, alors cette histoire ne fait qu’empirer la situation», déplore Gaspar, joueur amateur de 18 ans. Quelques mètres plus loin, une trentaine d’adolescents bruyants chahutent. Même à 14 ans, ils sont au courant de l’affaire et bien conscients de l’image négative de leur discipline. Pour le jeune Lucas, «le rugby est perçu comme violent juste parce que c’est un sport de contact…» «Ils disent que c’est un sport de bourges, de gens qui ont de la thune», surenchérit l’un de ses camarades. La géographie de la capitale confirme cet a priori. La majorité des 90 clubs et terrains de rugby sont situés dans les quartiers et les banlieues nord, historiquement ceux des classes aisées.
Au San Bernardo, café sportif pos